SUCRE, L'AMÈRE VÉRITÉ - Dr Robert LUSTIG
Régulièrement, je partage avec vous les livres ou les vidéos qui m’ont apporté des informations intéressantes, utiles et/ou bousculantes concernant notre santé au sens large.
Cette article ne prétend surtout pas remplacer la lecture du livre en question.
Je vous invite vivement à vous le procurer ou à l'offrir (19,90 €), en passant de préférence par vos libraires de quartier. ;-)
Bonne lecture et bonne (re)découverte !
Ce que j'en ai pensé :
Ce livre commence avec le problème de l'obésité, qui touche de plus en plus de personnes, dont des jeunes enfants, partout dans le monde (!!), mais on apprend vite que 40% des personnes minces font de l'insulinorésistance (le début du problème), et 20% d'entre elles ont un foie gras à l'IRM ! Ça calme, non...?
Et si nous étions tous sur la piste de l'obésité, sans le savoir ? Et si les réponses aux problèmes de poids ne se résumaient pas seulement à "manger moins, bouger plus" ? Et si nous étions tous malades, du point de vue de nos hormones ? Et si les enfants minces d'aujourd'hui étaient les jeunes adultes obèses de demain ?
Ce livre du docteur Lustig conclue 16 années de recherche et de pratique dans son cabinet. Il nous apprend, de façon simple et facile à lire, en quoi le sucre (et quel sucre ?) est un problème. Pourquoi non, "toutes les calories" ne se valent pas. Pourquoi on peut développer toutes les maladies liées à l'alcool, même sans en boire. Ou comment mieux lire une étiquette au supermarché. D'ailleurs, vous aviez remarqué qu'il y a du sucre ajouté dans votre charcuterie ?
Découvertes, prises de conscience, révélations à contre-sens de ce que nous servent les pubs à la TV... Encore un livre très éclairant, à partager !
Quatrième de couverture
La guerre au sucre est déclarée.
Le sucre est dans notre vie. Dès le berceau, dans les biberons, les petits pots. Plus tard, dans les jus de fruit, les aliments préparés, le pain de mie, les biscuits, la charcuterie, les laitages. On l'ajoute au café sans y penser. La vérité, c'est que
nous nageons dans une mer de sucre.
Chercheur et clinicien engagé, le Dr Robert Lustig a consacré ces 15 dernières années à faire émerger la vérité sur le sucre : un aliment
toxique et addictif
dont les industriels et les autorités ont trop longtemps minimisé les effets dévastateurs.
Découvrez :
- Comment la phobie des graisses, entretenue par les autorités, a permis la dissémination du sucre dans tous nos aliments,
- Comment le sucre, en bouleversant les hormones qui contrôlent la satiété, nous fait manger sans faim,
- Pourquoi le fructose (contenu dans le sucre) est aussi toxique que l'alcool pour le foie,
- Pourquoi le sucre est la principale cause du syndrome métabolique.
Surtout, Robert Lustig propose aux lecteurs
des stratégies scientifiquement fondées pour perdre du poids et retrouver la santé
- et ça ne passe pas par moins de graisse !
Son livre changera radicalement notre rapport à la nourriture, et ouvre la voix à une vie plus saine et plus heureuse.
«
Aucun scientifique n'a fait plus que le docteur Lustig pour alerter sur les dangers potentiel du sucre.
» - Gary TAUBES, auteur de
Pourquoi on grossit.
«
Un livre brillant, accessible à tous, que devraient lire tous ceux qui se préoccupent de leur santé. » - Dr Anthony FARDET, auteur de
Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai.
Le Dr Robert Lustig est pédiatre et endocrinologue à l'université de Californie (San Francisco). Sa vidéo « Sugar : the bitter truth » (Sucre, une vérité amère) a été vue plus de 4 millions de fois.
Avant-propos
"Médecin pédiatre, le Dr Robert Lustig a passé 20 années à traiter l'obésité infantile. Dans ce livre, best-seller aux États-Unis, il n'est pas seulement question de perdre du poids, il s'agit surtout de protéger votre santé des méfaits du sucre, omniprésent dans l'alimentation, et des aliments ultra transformés"
"À la base de cet ouvrage avant-gardiste se trouve un paradigme essentiel et révolutionnaire : toutes les calories ne se valent pas. » (...)
Tous les sucres et toutes les graisses, à teneur en calories équivalente, n'ont pas les mêmes effets sur l'organisme"
"Lustig en arrive à la conclusion que « le régime de bon sens, c'est "pas de régime" » et qu'il est urgent de revenir à une alimentation qualitative,
à base de produits peu transformés"
"Mon travail de chercheur m'a clairement montré qu'un aliment ne peut se résumer à une simple somme de nutriments, c'est aussi une matrice complexe"
Anthony Fardet
- Chercheur en nutrition, auteur de
Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai.
Détails
:
2012
Édition : Thierry Souccar
365 pages
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Il est temps de penser différemment
"Les principaux organismes de santé disent à l'unisson que l'obésité résulte d'un déséquilibre énergétique, dû à un apport trop important de calories et un manque d'activité physique. Et ils ont raison - en tout cas jusqu'à un certain point"
"Il faut aller plus loin : comment cette épidémie a-t-elle pu émerger et se répandre à ce point en seulement 30 ans ?"
"Comment faire émerger d'une foule d'opinions divergentes, une piste cohérente permettant de changer les choses, pour que nous allions mieux, à la fois en tant qu'individus et en tant que société ?"
"L'environnement alimentaire que nous nous sommes créé en quelques décennies ne répond plus à nos besoins biochimiques
(...) Il faut savoir que les animaux de laboratoire eux-mêmes ont progressivement grossi au cours des 20 dernières années !"
"J'avais déjà 15 ans de carrière derrière moi lorsque j'ai été confronté à l'obésité en tant que problème médical. Jusqu'en 1995, les enfants souffrant d'obésité et de diabète de type 2 étaient des exceptions"
"Ce livre est l'aboutissement de 16 ans de recherche médicale, de rencontres professionnelles (...) Aucun conflit d'intérêt ne m'empêche de divulguer les informations que contient cet ouvrage (...) Je ne commercialise aucune gamme de produits conçus pour garnir confortablement mon compte en banque"
"Faire porter aux obèses la culpabilité de leur obésité est une attitude commode, mais trompeuse (...) L'obésité n'est pas le résultat de comportements déviants, d'un manque de caractère ou d'actes répréhensibles"
"Aux États-Unis, un quart des enfants sont aujourd'hui obèses, et même les nourrissons sont de plus en plus concernés !"
"Cet ouvrage est un ouvrage scientifique (...) Ma réputation professionnelle sur le terrain se fonde sur un travail rigoureusement scientifique. C'est aussi ma protection contre ceux qui tenteraient de me discréditer, notamment le secteur agroalimentaire. Et l'indiscutable sérieux de ma démarche scientifique est la seule raison pour laquelle ceux-ci n'ont pas réussi à me discréditer, et n'y réussiront jamais"
Une idée fausse aux conséquences gigantesques
"En étant de plus en plus gros, nous sommes aussi de plus en plus malades. Le risque de contracter une maladie chronique augmente même plus vite que la courbe de l'obésité"
"Et puis, il y a aussi d'autres maladies métaboliques liées à l'obésité, comme la stéatose hépatique non alcoolique, certaines maladies des reins (...) Ajoutez à cela les autres comorbidités (problèmes de santé associés) de l'obésité - problèmes orthopédiques, apnée du sommeil, calculs biliaires, dépression -, et les conséquences médicales catastrophiques de la pandémie d'obésité prennent une dimension stupéfiante"
"En 2005, une étude a montré qu'aux États-Unis, malgré l'accès croissant aux soins de santé, les enfants seraient la première génération d'Américains à mourir plus jeunes que leurs parents"
"Autrefois inexistants, les adolescents souffrant de diabète de type 2 représentent aujourd'hui un tiers de tous les nouveaux cas de diabète diagnostiqués"
"La situation serait différente si l'explosion du surpoids ne touchait que les États-Unis, mais elle concerne désormais le monde entier (...) D'après l'OMS, le pourcentage Mondial d'individus obèses a doublé au cours des 28 dernières années"
"Si vous faites partie des personnes « naturellement » minces, on a dû vous dire que vous aviez des gènes de qualité
et que vous pouviez consommer tous les sodas et tous les petits gâteaux que vous vouliez sans prendre un gramme ni tomber malade. J'aimerais que ce soit vrai. Mais la vérité, c'est qu'il y a quelques années, la majorité des gens était comme vous et qu'aujourd'hui, vos effectifs fondent d'année en année"
"Alors, si de plus en plus de minces changent de bord, il y a bien quelque chose qui les envoie « du côté obscur » - mais quoi ? Et si vous n'êtes pas personnellement concerné par ce destin, vos enfants le seront, eux.
Personne ne sait cela mieux que moi, parce que c'est mon métier : je m'occupe au quotidien de ces enfants-là"
"Jusqu'à 40 % des personnes ayant un poids normal souffrent d'insulinorésistance - signe de maladie métabolique chronique - , ce qui risque fort de diminuer leur espérance de vie. 20 % d'entre elles présentent un « foie gras » à l'I.R.M"
"Personne ne meurt d'obésité. Ce dont on meurt, c'est de ce qui arrive à nos organes. Sur un certificat de décès, le médecin n'écrit pas « obésité », mais « infarctus », « insuffisance cardiaque », « AVC », « diabète », « cancer », démence » ou « cirrhose du foie » - autant de maladies qui accompagnent l'obésité. Ce sont toutes des maladies métaboliques chroniques. Et ces maladies causent aussi la mort de personnes dont le poids est normal,
c'est cela qu'il faut comprendre. Ce n'est pas l'obésité le problème. L'obésité n'est pas la cause
du syndrome métabolique : elle n'est qu'un marqueur
de ce dernier. Et c'est lui, le syndrome métabolique, qui risque de vous tuer"
Toutes les calories ne se valent pas
"L'obésité associe des facteurs relevant à la fois de la physique, de la biochimie, de l'endocrinologie, des neurosciences, de la psychologie, de la sociologie et de la santé environnementale"
"Afin de comprendre l'obésité - et plus généralement l'équilibre énergétique - il faut nous familiariser avec le premier principe de la thermodynamique, selon lequel l'énergie totale contenue dans un système fermé reste constante lors de toute transformation"
"Notre compréhension habituelle des causes et des conséquences de la pandémie d'obésité ne se fonde pas sur le premier principe lui-même, mais plutôt sur la façon dont on l'interprète"
"Afin de préserver l'équilibre énergétique et le poids corporel, une calorie consommée doit être compensée par une calorie brûlée
(...) C'est de cette croyance que provient l'interprétation la plus commune du premier principe de la thermodynamique, selon laquelle
toute calorie consommée doit être brûlée, faute de quoi elle sera stockée"
"C'est pourquoi l'obésité est généralement conçue comme étant le résultat naturel de comportement « aberrants »"
LE PALMARÈS DE LA HONTE - 1re PLACE : LES GLOUTONS ET LES PARESSEUX
"Au palmarès de la honte, c'est la responsabilité individuelle qui occupe la première place. La plupart des gens imaginent que l'obésité résulte en quelque sorte d'un choix personnel"
"Parmi les comportements associés à l'augmentation de l'obésité, on compte l'accroissement de la consommation de boissons contenant du sucre et une baisse de la consommation de fruits et de légumes entiers (...) Par ailleurs, un grand nombre de preuves plaident en faveur de l'impact de la baisse de l'activité physique et de l'augmentation du temps passé devant divers écrans"
"C'est cette conception d'un choix supposément possible qui nous fait pointer du doigt les facteurs considérés actuellement par la société comme les coupables principaux de l'obésité : la gloutonnerie et la paresse"
"Enfin, la thèse de la responsabilité individuelle sert de pierre angulaire au déremboursements de prestations de soins, à la fois par le gouvernement des États-Unis et les compagnies d'assurance"
2e PLACE : LES ASSURANCES-MALADIE
"Les assurances-maladie détestent cette épidémie d'obésité presque autant que le corps médical (...) Pour rembourser l'ensemble des prestations en l'état actuel de la pandémie, elles seraient obligées de casser leur tirelire"
"Si jamais elles admettaient que l'obésité n'était la faute de personne, elles seraient submergées par un véritable raz-de-marée"
3e PLACE : LE CORPS MÉDICAL
"La croyance la mieux partagée parmi les membres du corps médical est « l'obésité est causée par le mode de vie, et le syndrome métabolique est causé par l'obésité »"
4e PLACE : CEUX À QUI PROFITE L'OBÉSITÉ
"Ils affirment avoir la réponse à votre problème d'obésité et tentent de vous persuader d'acheter l'une ou l'autre des solutions qu'ils proposent"
"Il y a les groupes de soutien et d'entraide comme les Weight Watchers, qui recommandent fortement aux personnes souhaitant maigrir d'acheter leurs aliments estampillés
(...) ou les marques de compléments alimentaires, qui conditionnent le succès de votre régime à l'achat de leurs produits"
"Il y a les sociétés qui commercialisent des équipements de sport à la maison, et dont les publicités montrent de jeunes hommes bardés de muscles, étirant une bande élastique (...) Il y a les « auteurs ès obésité » (aïe, voilà que j'en fais partie moi aussi…). Certains d'entre eux sont médecins, d'autres ont fait de longues et brillantes études non médicales, certains sont journalistes, d'autres des phénomènes issus de la pop culture et certains sont des charlatans"
"L'industrie pharmaceutique a dépensé des sommes considérables pour inventer le
médicament anti-obésité, la panacée qui conviendrait à tout le monde et donnerait des résultats durables. Mais c'est malheureusement un projet chimérique, parce que l'obésité n'est pas une maladie, mais plusieurs
maladies"
5e PLACE : LE "FAT IS BEAUTIFUL"
"Les activistes pro-gros (...) refusent la stigmatisation. En cela, je suis d'accord avec eux. Mais ils essaient de mettre fin aux recherches universitaires sur l'obésité, car pourquoi vouloir comprendre un état si il est totalement normal ? (...) Ils font obstruction à la conduite de recherches sur l'obésité au sein des établissements scolaires"
6e PLACE : L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE
"Le secteur agroalimentaire est l'un des principaux instigateurs de la pandémie d'obésité,
en raison d'une part de ses actes, et d'autre part du type de rhétorique qu'il utilise pour justifier ces derniers. Les sociétés commerciales disent volontiers une chose tout en faisant une autre. Aujourd'hui, McDonald's communique sur un menu plus sain, avec des publicités présentant des personnes minces mangeant des salades en tenue de sport"
"La nourriture est devenue une marchandise
et les denrées alimentaires susceptibles d'être stockées et conservées font l'objet d'échanges dans les différentes bourses de marchandises de la planète"
"Une alimentation bon marché garantit la stabilité politique"
7e PLACE : LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DES USA
"Les administrations dévolues à la santé publique au sein du gouvernement américain nous répètent que nous mangeons trop et ne bougeons pas assez"
"L'USDA (ministère de l'agriculture des États-Unis) a choisi de ne prendre aucune responsabilité pour le rôle qu'il joue dans la pandémie d'obésité, et continue à promouvoir le mode d'alimentation américain dans le monde entier"
"Toutes les parties concernées par la pandémie d'obésité nous ressassent le même refrain : «
Les obèses sont responsables et coupables de leur état, qui est dû à leur échec personnel », et toutes ces accusations sont des variations sur le même thème, reposant sur le crédo immuable que toutes les calories se valent"
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Quelle peut bien être la responsabilité d'un bébé de 6 mois ?
"Si l'on se fonde sur le dogme « Toutes les calories se valent », le comportement joue un rôle primordial dans l'obésité. La responsabilité individuelle implique un choix, une décision consciente, de laquelle découle un comportement"
"Voici les six raisons de douter que la « responsabilité personnelle » soit la cause de l'obésité"
PERSONNE NE CHOISIT D'ÊTRE OBÈSE
"Différentes études ont montré qu'ils leur était plus difficile de trouver un partenaire, de se marier, et qu'ils rencontraient davantage de problèmes de fertilité"
"Les chercheurs demandèrent aux enfants avec qui ils préféraient jouer. Les enfants obèses sont arrivés bons derniers au classement"
"Cette vision des choses n'est pas nécessairement partagée par les personnes obèses elles-mêmes. Celles-ci se considèrent plutôt comme des coupables que comme des victimes. Nombre d'entre elles affirment qu'elles ont perdu le contrôle de leur comportement
(...) Faire cette expérience de perte de contrôle leur fait croire qu'à l'origine, elles maîtrisaient leur comportement alimentaire, mais est-ce réellement le cas ?"
LA FORMULE RÉGIME + ACTIVITÉ PHYSIQUE NE FONCTIONNE PAS
"Des réussites individuelles hyper médiatisées ont fait de la modification du comportement ou du style de vie la pierre angulaire de toute thérapie anti-obésité"
"On a constaté une forte reprise de poids chez un tiers des patients ayant subi une intervention chirurgicale destinée à les aider à maigrir, la raison de leur obésité n'ayant pas été supprimée"
"Le vrai problème, ce n'est pas de perdre du poids, mais de ne pas le reprendre sur une période d'une durée significative. De nombreuses sources ont montré que pratiquement tout changement de mode de vie était efficace au cours des 36 premiers mois (...) Mais étant donné que l'on croit généralement que seule une modification du comportement ou du mode de vie peut permettre une perte de poids, la personne concernée est généralement considérée comme coupable de sa reprise de poids"
"Chez la plupart des enfants obèses, cette stratégie ne s'avère pas pertinente. Différentes recherches ont montré que les modifications du régime alimentaire étaient rarement efficaces. L'augmentation de l'activité physique l'est encore moins"
L'ÉPIDÉMIE D'OBÉSITÉ EST DÉSORMAIS UNE PANDÉMIE
"Le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada suivent les États-Unis de près. De plus, au cours des 10 dernières années, les enfants obèses sont passés de 5 à 10 % en France, de 6 à 12 % au Japon, de 7 à 18 % en Corée-du-Sud"
"Il s'agit d'un problème mondial. L'obésité infantile n'est arrêtée par aucune barrière d'intellect, de classe ou de continent"
"Quel changement intervenu au cours des 30 dernières années lie tous les pays du monde les uns aux autres ?
(...) Le mode d'alimentation américain a envahi pratiquement toute la planète. Si la culture de la malbouffe est désormais mondiale, c'est pour des raisons de goût, de durée, de conservation, de coût, de facilité de transport, et pour son côté « cool » et « branché », résultat d'un marketing efficace"
MÊME LES ANIMAUX ÉLEVÉS EN CAPTIVITÉ GROSSISSENT
"Ces animaux vivent en différents endroits du globe, dans différents types de colonies artificielles créés par l'être humain (...) Leur nourriture est également transformée et se compose globalement des mêmes ingrédients que la nôtre"
LES PAUVRES PAIENT LE PRIX FORT
"Aux États-Unis, de nombreuses zones défavorisées ne disposent pas de marché de producteurs, ni de supermarché, ni d'épicerie proposant des aliments sains"
"Il existe des zones urbaines populaires qualifiées de « déserts alimentaires » car il y est impossible de se nourrir sainement"
"Et même dans les endroits où l'on peut se procurer tous les aliments bon marché, certaines personnes pauvres n'ont pas accès à un réfrigérateur, ni parfois même à une cuisine"
"Dans de nombreuses familles modestes, les parents conjuguent plusieurs petits boulots et ne peuvent pas être chez eux au moment de préparer des repas pour leurs enfants"
LE PLUS FORT TAUX DE CROISSANCE DE L'OBÉSITÉ TOUCHE LES PLUS JEUNES
"Il est impossible d'attribuer à des enfants aussi jeunes une aptitude à la responsabilité personnelle ou au choix délibéré"
"Nous sommes même confrontés à une épidémie d'enfants obèses âgés seulement de six mois
(...) Quelle que soit la façon dont vous expliquez l'explosion de l'obésité, il faut qu'elle s'applique également à l'obésité des nourrissons"
"Nous voici donc face un casse-tête. Tous, nous mangeons plus et bougeons moins. D'ici 2050, l'obésité sera la norme et non l'exception. Alors, l'obésité est-elle engendrée par des comportements aberrants ?"
"Et si c'étaient, au contraire, les processus biologiques qui nous font grossir qui engendraient ces comportements anormaux ?"
"J'affirme que faire porter le fardeau de la responsabilité personnelle à l'individu obèse n'est pas en argument rationnel, et ce, pour une raison éminemment pratique : il échoue en effet à faire reculer le problème. La pandémie d'obésité est due à la modification de nos processus biochimiques, et celle-ci résulte de l'altération de notre environnement"
La gloutonnerie et la paresse nous sont dictées par nos hormones
"Il y a un siècle, la schizophrénie comptait parmi les maladies mentales. Aujourd'hui, nous savons qu'elle résulte entre autres d'un troubles de la neurotransmission par la dopamine, et qu'aucune psychothérapie ne peut aider le patient tant qu'on ne traite pas l'anomalie biochimique. Ce sont les réactions biochimiques de notre organisme qui nous dictent nos comportements"
"L'insuline est parfois appelée « l'hormone du diabète ». Les diabétiques s'en injectent pour faire baisser leur taux de glucose sanguin. Mais où va ce glucose ? Dans les tissus adipeux. Le véritable rôle de l'insuline est donc d'être l'hormone qui stocke votre énergie.
Lorsque vous mangez quelque chose (qui contient généralement des glucides, sous une forme ou une autre), votre taux de glucose sanguin augmente, signalant au pancréas qu'il lui faut sécréter de l'insuline proportionnellement à cette augmentation"
"Sans insuline, pas de stockage d'énergie : l'insuline est la clé qui déverrouille la porte de la cellule adipeuse pour y laisser entrer l'énergie qui va y être stockée sous forme de graisse. L'insuline produit de la graisse - et plus il y a d'insuline, plus il y a de graisse"
"Une zone de l'hypothalamus, appelée hypothalamus ventro-médian (VMH)
a pour fonction exécutive de contrôler le stockage et la dépense énergétique. Étant donné que l'équilibre énergétique joue un rôle extrêmement
important pour sa survie, l'organisme dispose de différents systèmes faisant double emploi pour pallier un éventuel problème et se prémunir d'un accident potentiellement fatal"
"D'un repas à l'autre, le VMH reçoit du système gastro-intestinal des informations précises concernant l'état de faim ou de satiété de l'organisme (...) Cette information est transmise à l'hypothalamus par deux hormones, la leptine et l'insuline"
"Le nerf vague relie le cerveau à tous les organes digestifs
situés dans l'abdomen - le foie, l'intestin, le pancréas - ainsi qu'aux cellules adipeuses. Il remplit des fonctions nombreuses, mais qui ont toutes le même but ultime : stocker de l'énergie. C'est donc grâce au nerf vague que nous stockons de l'énergie"
"La leptine est une protéine sécrétée par les cellules adipeuses. Elle est acheminée par le sang vers l'hypothalamus, auquel elle signale que l'organisme a suffisamment d'énergie en stock dans ses tissus adipeux"
"C'est cette dernière qui informe le VMH que nous avons assez d'énergie en réserve pour pouvoir brûler l'excédent, nous sentir bien, réduire nos prises alimentaires à long terme et conserver un poids stable"
"Chaque être humain possède un « seuil de leptine » personnel
(...) Quand ce seuil est trop bas, la leptine commande au cerveau de brûler tout surplus : dans ce cas, les personnes sont maigres et n'arrivent pas à prendre du poids. Mais que se passe-t-il lorsque la leptine ne fonctionne pas ou quand son seuil est trop élevé ? Si le VMH ne perçoit pas le signal de la leptine, le cerveau interprète cela comme une situation de famine, et commande aux autres parties de l'organisme de faire le maximum pour augmenter ses réserves d'énergie"
"L'hypothalamus ventro-médian (VMH) va amener l'organisme à stocker davantage d'énergie. Il stimule davantage le nerf vague, qui envoie des signaux de faim
pour obtenir un apport accru d'énergie (gloutonnerie). Autrement dit, la « famine cérébrale » est due à un défaut de la signalisation de la leptine vers le VMH"
"Déchiffrer la résistance à la leptine est le véritable « Graal » de l'obésité. À quelques rares exceptions près, c'est de cela que souffre le milliard et demi de personnes en surpoids ou obèses de par le monde. Leur organisme regorge de leptine"
"Leur hypothalamus ne peut pas « voir » leur leptine : leur cerveau croient donc qu'ils sont affamés et fait tout pour augmenter leur consommation d'énergie (gloutonnerie) et réduire leurs dépenses énergétiques (paresse)"
"Lorsque le cerveau ne parvient pas à percevoir le signal de la leptine, il interprète cela comme un signe de famine. Le nerf vague tourne alors à sur-régime pour stocker plus d'énergie, et donne un coup d'accélérateur au pancréas pour que celui-ci sécrète davantage d'insuline. Cette production excessive d'insuline entraîne un stockage d'énergie constant - et une prise de poids tout aussi constante"
"Plus le taux d'insuline est élevé, plus l'énergie est dirigée vers la masse graisseuse.
Normalement, notre graisse produit davantage de leptine, censée faire un retour à l'hypothalamus et faire baisser le taux d'insuline (...) De la sorte, ce mécanisme maintient un équilibre énergétique normal"
"Mais... Si l'hypothalamus ne parvient pas à percevoir la leptine, le cerveau croit être en situation de famine. Il va alors, d'une part, réduire l'activité de la personne pour conserver l'énergie, et d'autre part, augmenter son appétit pour pouvoir stocker davantage d'énergie. Lorsque la leptine n'a plus d'impact sur le VMH, les processus biochimiques sont la cause, et les comportements - gloutonnerie et paresse - la conséquence"
"Quel avantage
l'insuline, l'hormone qui commande à l'organisme de stocker l'énergie, a-t-elle à bloquer la leptine, l'hormone qui commande au cerveau de brûler l'énergie ? (...) Si la leptine fonctionnait toujours parfaitement, personne ne grossirait. Le gain de poids, essentiel durant la puberté et la grossesse serait compromis - et notre capacité de reproduction anéantie. Il y a donc deux moments dans la vie où notre organisme doit interrompre le travail de la leptine"
"En effet, la puberté et la grossesse sont des états hyperinsulinémiques (...) Cependant, dans des conditions inadaptées, lorsque les taux d'insuline sont chroniquement élevés et que la signalisation de la leptine est altérée, on stocke de l'énergie"
"Les faiblesses de caractère supposées que sont la gloutonnerie et la paresse ne sont donc pas la cause du problème, elles en sont la conséquence. Ce sont nos processus biochimiques qui induisent nos comportements, et non l'inverse. Et le pivot de cette altération biochimique est l'hormone insuline. La majorité des êtres humains - quel que soit leur poids - produisent aujourd'hui deux fois plus d'insuline qu'il y a 30 ans, en réponse à la même quantité de glucose"
"D'où provient cet excès d'insuline ? Et comment pouvons-nous redresser la barre ?"
Addiction à la nourriture : réalité ou idée reçue ?
"Dans les États-Unis des années 1950, la restauration rapide représentait 4 % de la nourriture vendue hors du foyer. En 1997, ce chiffre était passé à 34 %"
"Dans les pays en développement, le fast-food n'est pas
bon marché. Alors pourquoi voit-t-on des Mexicains manger chez Taco Bell alors que les tacos originaux sont non seulement moins chers, mais aussi à l'évidence beaucoup plus sains ? La biologie de la dépendance est au cœur de cette question"
"Notre cerveau est programmé pour la récompense : c'est principalement à ce mécanisme que l'on doit la survie du genre humain
(...) Supprimez votre système de récompense, et vous pourriez bien vouloir vous supprimer vous-même"
"Bien que le système de récompense du cerveau soit complexe et reçoive de nombreuses stimulations, il peut être réduit au « circuit hédonique » (...) La pulsion reproductrice et l'instinct de survie
(...) Il semble que ces mécanismes de récompenses ont évolué pour renforcer les comportements nécessaires à la perpétuation de l'espèce et à la survie, comme le sexe (nécessaire à la reproduction) et le plaisir de manger (grâce auquel nous nous alimentons)"
"Le circuit hédonique comprend un conduit neural entre deux zones cérébrales (...) Il y a sensation de plaisir lorsque l'ATV (Aire Tegmentale Ventrale) donne au NA (Noyau Accumbens) le signal de sécréter un neurotransmetteur : la dopamine"
"La dopamine est l'un de ces types de « clés » qui se déplacent pour s'intégrer dans les « serrures » des récepteurs D2 de la cellule suivante, déterminant ainsi l'activation des cellules suivantes, le long de la chaîne"
- Tout ce qui augmente la transmission de la dopamine vers le NA augmente la sensation de récompense.
- Tout ce qui est élimine la dopamine du NA supprime la sensation de récompense.
- Tout ce qui réduit le nombre de récepteurs D2 dans le NA, ou la liaison de la dopamine à ces récepteur (par exemple l'abus chronique d'une substance) réduit la sensation de récompense. Conséquence : il faut plus de dopamine - et donc de ladite substance - pour obtenir la même sensation de plaisir"
"Ces préceptes s'appliquent à la nourriture comme aux drogues addictives"
"Chez un individu normal, la dopamine est évacuée de ses récepteurs D2 lorsqu'il est rassasié. Mais une personne dont la dopamine ne se lie pas suffisamment à ses récepteurs va ressentir le besoin compulsif d'absorber des aliments pour stimuler ses circuits"
"Dans des circonstances normales, lorsque vous avez mangé en quantité suffisante, la leptine envoie un signal à l'ATV pour que celle-ci cesse de libérer de la dopamine, ce qui réduit l'effet de récompense de la nourriture"
"Mais que se passe-t-il chez les personnes résistantes à la leptine ? Elles deviennent obèses, car c'est cela l'obésité : une résistance à la leptine"
"Si vous êtes résistant à la leptine, pensez-vous vraiment que vous aurez la volonté d'ignorer
non seulement le signal de la faim
mais aussi celui de la récompense, quand chaque magasin d'alimentation devant lequel vous passez vous envoie des informations visuelles et olfactive appétissantes ?"
"Normalement, l'être humain est suffisamment sensible à l'insuline. Le rôle de celle-ci est d'éliminer la dopamine des synapses dans le NA. L'augmentation du taux d'insuline qui se produit pendant un repas, atténue donc la sensation de récompense que procurerait le fait de continuer à manger"
"Mais que se passe-t-il chez les personnes résistante à l'insuline ? (...) La personne tire un plaisir accru de la nourriture, lorsque ses réserves d'énergie sont pleines. La résistance à l'insuline et à la leptine conduit non seulement à une augmentation de la prise alimentaire, mais surtout à une augmentation de la consommation d'aliments savoureux, ou de n'importe quelle nourriture riche en matière grasse et en sucre"
"Quand vous êtes résistant à l'insuline, vouloir
est un état psychologique et avoir besoin
devient un état physiologique. C'est la nature de la dépendance à n'importe quelle substance dont on peut abuser
- la nicotine, la morphine, la cocaïne, l'alcool. Et la nourriture"
"Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(ou DSM-IV-TR) de l'APA, la dépendance à une substance se définit d'après 7 critères. Les deux premiers sont d'ordre physiologique, tandis que les critères 3 à 7 relèvent de la dépendance psychologique. On retrouve l'ensemble de ces critères chez les personnes obèses"
1- TOLERANCE
: après une exposition chronique à la dopamine (...) il faut davantage de dopamine (...) Autrement dit, il faut manger plus de Big Macs pour atteindre le même niveau de récompense.
2- SEVRAGE
: si vous essayez d'arrêter de manger des Big Macs, votre dopamine chute, et vous êtes submergé par l'anxiété et la dépression.
3- EXCÈS
: augmentation de la consommation : prendre la substance en quantité plus importante, ou sur une plus longue période que prévu (...) Parmi les troubles compulsifs de l'alimentation, on compte le fait de manger jusqu'à se sentir mal à l'aise, de manger lorsqu'on n'a pas faim, de manger seul parce que l'on a honte, ainsi que de ressentir du dégoût, de la culpabilité ou d'être déprimé après avoir trop mangé.
4- DÉSIR OU TENTATIVES DE DIMINUER OU D'ARRÊTER
: les personnes obèses ou en surpoids sont presque toujours en train d'essayer un nouveau régime et font bien souvent le yo-yo.
5- SENSATION DE MANQUE
6- INTERFÉRENCE AVEC LE QUOTIDIEN
: ce critère se définit par le fait que des activités importantes, sociales, professionnelles ou de loisirs, peuvent être abandonnées ou diminuées du fait de l'utilisation de la substance.
7- USAGE MALGRÉ LES CONSÉQUENCES
"Le fast-food est riche en calories, en sucre, en matière grasse, en sel et en caféine. Il s'agit de produits alimentaires transformés à l'extrême, à forte teneur énergétique, spécialement conçus pour être aussi plaisants que possible en terme de goût. La plupart des fibres, ainsi qu'une partie des vitamines et des minéraux présents dans les aliments d'origine, en ont été extraites au cours de la transformation"
"Il faut garder à l'esprit que les aliments dits « riches en matières grasses » sont presque toujours aussi riches en féculents (exemple : la pizza) ou en sucre (exemple : les biscuits). Or, chez une personne de poids normal, l'ajout de sucre augmente considérablement l'envie de consommer des aliments très gras"
"La fonction la plus probable de la caféine dans les sodas serait donc d'augmenter la saillance
(qualité qui permet à quelque chose de se distinguer, de capter l'attention) de ces boissons déjà très gratifiantes (car très sucrées)"
"La dépendance à la caféine est, elle, un phénomène indiscutablement établi, répondant à tous les critères du DSM-IV-TR, tant en matière de dépendance physiologique que psychologique"
"Il est probable que le phénomène répandu de la « dépendance au soda » soit induit par leur teneur en caféine, substance connue pour provoquer la dépendance"
"Sur la base des données dont on dispose actuellement, on peut donc affirmer que le sucre est additif et que le soda l'est doublement"
"Du point de vue de l'évolution, le goût sucré signalait à nos ancêtres qu'un aliment était sûr, aucune nourriture sucrée n'étant réellement toxique"
"Savez-vous à combien de reprises les parents doivent présenter à un bébé un aliment nouveau avant qu'il ne l'accepte ? 10 à 13 fois. Et qu'en est-il à votre avis lorsque l'aliment est sucré ? Il suffit alors d'une seule fois !"
"Le bonheur n'est pas juste un état esthétique, c'est également un état biochimique arbitré par un neurotransmetteur appelé sérotonine"
"L'une des façons d'augmenter la synthèse de la sérotonine dans le cerveau consiste à manger beaucoup de glucides"
"La résistance à l'insuline entraîne une résistance à la leptine, et le cerveau croit qu'il se trouve en situation de famine (...) Et ce cercle vicieux peut arriver à n'importe qui. Il suffit de compenser un peu de mal-être avec un peu de plaisir. Et hop ! La dépendance se met en place en un rien de temps"
"Après avoir soigné des enfants obèses durant les 15 dernières années, je suis en mesure d'affirmer catégoriquement qu'il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas s'arrêter"
"Les matières grasses et le sel augmentent l'attrait du fast-food, mais ce qui vous « harponne » pour ne plus vous lâcher, c'est le sucre et la caféine"
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Stress et "aliments de réconfort"
"Un grand nombre d'enfants (et d'adultes) réagissent au stress psychologique en mangeant"
"Il a été rapporté que les animaux, comme les êtres humains, augmentaient leur consommation alimentaire en conséquence à un stress ou à une émotion négative, même s'ils n'avaient pas faim. De plus, le type d'aliments consommé dans ces cas-là tend à être riche en sucre, en matière grasse, ou les deux"
"Au commencement de la relation entre le stress, l'obésité et les maladies métabolique, il y a le cortisol, une hormone sécrétée par nos glandes surrénales. Cette hormone est peut-être la plus importante de notre organisme"
"Un manque de cortisol peut être fatal"
"Une forte augmentation du taux de cortisol empêche d'entrer en état de choc lorsque l'on se déshydrate, améliore la mémoire et la fonction immunitaire, réduit l'inflammation et augmente la vigilance"
"Normalement, la production de cortisol culmine dans une situation stressante"
"Le cortisol est donc nécessaire, à petite dose, et sur des périodes courtes"
"À l'inverse, une exposition prolongée à de fortes doses de cortisol est également fatale (...) Quand la circulation sanguine est inondée de cortisol, cela fait augmenter la pression artérielle, ainsi que la glycémie
(ce qui peut précipiter la survenue du diabète) et augmente la fréquence cardiaque. Des études menées sur des humains ont montré que le cortisol faisait singulièrement augmenter la consommation « d'aliments de réconfort » (par exemple, de gâteau au chocolat)"
"Aux États-Unis, près de 20 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Les conséquences, une vie durant, de l'insécurité, qu'il s'agisse de se loger ou se nourrir, sont toxiques pour le cerveau et modifient son architecture dans les premiers temps de la vie"
"Le cortisol, notamment, détruit les neurones impliqués dans l'inhibition de la prise alimentaire. La construction de fondements forts ou faibles durant l'enfance aura un impact déterminant sur la santé et les habitudes alimentaires de l'individu"
"Le cortisol et le système nerveux sympathique augmentent tous les deux la glycémie et la pression artérielle, pour préparer la personne à affronter le stress et à s'y adapter. Normalement, ces processus prennent fin une fois le stress passé"
"En situation de stress prolongé, la régulation du cortisol ne fonctionne plus
(...) On ignore pour l'instant comment et pourquoi. Mais, quel que soit le mécanisme, c'est un cercle vicieux : le stress engendre davantage de cortisol, qui engendre davantage de stress"
"Une des conséquences du stress est la réduction du temps de sommeil, qui à la fois contribue à l'obésité et en est une conséquence"
"Il a été montré que la privation de sommeil augmentait la sécrétion de cortisol
et réduisait la sécrétion de leptine, « imitant » en cela la famine et la faim"
"Les personnes obèses dorment souvent mal, en partie parce qu'un IMC élevé est souvent lié à l'apnée obstructive du sommeil"
"Des expériences menées sur des animaux ont mis en évidence le fait que l'administration de cortisol ou d'un stress (en particulier un stress incontrôlable) augmentent la probabilité de l'usage de drogues telles que la cocaïne"
"Les systèmes du stress et de la récompense sont liés, ce qui rend incontournable la dépendance alimentaire chez ceux qui mangent pour gérer leur stress"
"Chez les rats, comme chez les êtres humains, lorsque le cortisol augmente, l'insuline fait de même. En effet, si le cortisol vous pousse à manger, votre taux d'insuline augmentera pour transporter l'énergie consommé vers vos tissus adipeux"
"L'une des caractéristiques du syndrome métabolique est un excès de cortisol
dû à une suractivation des glandes surrénales"
"Une activité chronique de l'insuline au niveau de l'hypothalamus ventro-médian (VMH) inhibe la signalisation de la leptine, ce qui est interprété par le cerveau comme une situation de famine.
Cela diminue l'activité du système nerveux sympathique (menant à la paresse) et augmente l'activité vagale (menant à la faim)"
"L'activation chronique de l'amygdale augmente les niveaux de cortisol (menant au stress). À soi seul, cela favorise une prise alimentaire trop importante ainsi qu'une résistance à l'insuline, ce qui augmente le taux de cette dernière et accélère la prise de poids"
"On a réellement affaire à des comportements de « gloutonnerie » et de « paresse », mais ceux-ci sont la conséquence de modifications des processus biochimiques cérébraux
(...) Ils sont également la conséquence de la biochimie des cellules adipeuses"
Naissance, entretien et approvisionnement d'une cellule adipeuse
"Le volume de vos dépôts adipeux dépend de deux facteurs : le nombre d'adipocytes et leur taille"
"Une fois formé, un adipocyte aspire à stocker de la graisse (...) Les cellules adipeuses sont des dépôts d'énergie nécessaires à la survie de l'espèce, surtout en période de famine"
"Les adipocytes entourent les organes vitaux d'une moelleuse couche antichoc (...) Des cellules spécialisées réchauffent l'enfant qui vient de naître (...) Sans eux, on meurt à petit feu"
"Tout le monde croit avoir le contrôle de soi-même, mais c'est faux"
"Le nombre d'adipocytes dont dispose notre organisme est déterminé avant la naissance, et dépend de quatre systèmes physiologiques distincts"
1-
LA GÉNÉTIQUE
2-
L'ÉPIGÉNÉTIQUE
: elle étudie les changements qui, se produisant autour de nos gènes, peuvent amener ces derniers à être activés ou désactivés (...) Une altération épigénétique peut causer autant de dégâts qu'une altération génétique, alors même que la séquence d'ADN reste inchangée
(...) Les modifications épigénétiques se produisent généralement après la conception, mais avant la naissance (...) Les changements dans l'alimentation de la femme enceinte ou le stress physique auquel elle est confrontée sont ressentis par le fœtus"
3-
LA PROGRAMMATION DÉVELOPPEMENTALE
: à l'heure actuelle, on présume qu'un environnement intra-utérin hostile (sous-alimentation, suralimentation ou stress maternel) transmet au fœtus des signaux l'informant d'une menace future (...) Cela conduit le fœtus à stocker davantage d'énergie
(...) L'enfant est « programmé » pour survivre à court terme"
4- LES TOXINES ENVIRONNEMENTALES
: de nombreux composés dits « obésogènes », présents dans notre environnement, peuvent agir.
"Ce que ces quatre situations nous apprennent, c'est que le facteur déterminant pour le risque de maladie est le développement des cellules adipeuses avant même la naissance. Nous n'avons aucune prise là-dessus"
"Ne feriez-vous pas mieux de refermer ce bouquin et de vous nourrir désormais exclusivement de frites et de crème glacée si, de toute façon, vous êtes condamnés ? Pas tout à fait"
"Il a été prouvé que la réduction de la dépense énergétique, due à l'augmentation du temps passé devant des écrans de toutes sortes et à la diminution de la place du sport à l'école, était directement liée, non seulement à l'obésité, mais aussi à la prévalence du syndrome métabolique dans la population adolescente"
"L'exploration de l'obésité et des maladies métaboliques chroniques dépend de A à Z de l'insuline, l'hormone du stockage de l'énergie (...) L'insuline transforme le sucre en graisse. C'est elle qui fait grossir nos adipocytes"
"Or, nous produisons tous plus d'insuline que par le passé"
"Il y a trois façons d'augmenter votre sécrétion d'insuline :
- En réponse à un repas, et notamment un repas en glucide raffinés.
- Des aliments spécifiques vous conduisent à accumuler de la graisse dans votre foie. Celui-ci va devenir résistant à l'insuline
(...) Le pancréas n'a alors pas d'autres choix que de sécréter plus d'insuline pour forcer le foie à faire son travail.
- Votre taux de cortisol
qui augmente"
"S'il est si difficile de perdre du poids, c'est à cause de l'insuline. Presque tous les aspects de notre société moderne font monter notre taux d'insuline à des niveaux de plus en plus élevés"
La différence entre "gros" et "malade"
"Chaque fois que l'on monte sur la balance, on mesure la somme de quatre tissus différents, dont un seul
est mauvais pour la santé.
- LES OS
- LES MUSCLES
: les muscles absorbent le glucose. Davantage d'exercice signifie davantage de muscles, et davantage de muscles signifie une meilleure sensibilité à l'insuline.
- LA GRAISSE SOUS-CUTANÉE
(les "poignées d'amour" et autres fesses rebondies) : représentant environ environ 80 % de notre graisse corporelle totale (...) Plusieurs études ont montré que le volume des dépôts de graisse sous-cutanée était lié à la longévité.
- LA GRAISSE VISCÉRALE (ou graisse abdominale, visible sous forme de "gros ventre") est le seul tissu systématiquement nocif pour notre santé.
"Tous les kilos ne se valent pas"
"Nous avons besoin de graisse sous-cutanée, qui nous fournit le surplus d'énergie nécessaire pour nous garder en vie et en bonne santé"
"Les dépôts de graisse viscérale sont plus actifs sur le plan métabolique que les dépôts de graisse sous-cutanée, et ils favorisent l'inflammation. La graisse viscérale provoque une résistance à l'insuline"
"La graisse viscérale est la première à fondre. Mais votre corps défend bec et ongles sa graisse sous-cutanée, parce que c'est elle qui sécrète la leptine, et que votre cerveau sait que c'est bon pour vous"
"La maladie métabolique chronique commence lorsque la graisse se dépose dans des organes tels que les muscles et, surtout, le foie"
"Pas moins de 50 % des femmes et 20 % des hommes classés comme « normaux » sur la base de leur IMC, sont en fait obèses sur la base de leur (mauvaise) graisse viscérale"
"L'IMC pose lui aussi problème, car il ne sait pas distinguer les unes des autres, les quatre catégories de tissu que sont les os, les muscles, la graisse sous cutanée et la graisse viscérale"
"La taille de ceinture (qui équivaut au tour de taille) est un bon indicateur.
Si elle dépasse 100 cm pour les hommes et 90 cm pour les femmes, cela indique avec une forte probabilité la présence de graisse viscérale"
"Un rapport taille/hanches supérieur à 0,85 chez une femme ou à 1 chez un homme est un autre signe de résistance à l'insuline"
"Lorsque vous faites un régime pour perdre du poids, qu'est-ce que vous perdez ? Un peu de graisse, certes, mais surtout du muscle - à moins d'associer à ce régime de l'exercice physique pour prévenir la perte de masse musculaire (...) Même si vous perdez facilement de la graisse sous-cutanée, ça ne sert pas pour votre santé"
"Ce qu'il faut perdre, c'est de la graisse viscérale : là est la clé pour améliorer votre état de santé. Surveillez votre tour de taille"
"Mais à mesure que vous perdrez de la graisse sous cutanée, et que vos taux de leptine diminueront, votre cerveau se croira en situation de famine. Il réduira par conséquent l'activité de votre système nerveux sympathique, ainsi que votre dépense énergétique (...) et la première chose que vous récupérerez, ce sera votre graisse viscérale"
"Mais alors que peut-on faire ? (...) La réponse courte est que cela dépend de la façon dont vous en êtes arrivé là (...) Comme nous l'avons vu, nous avons trois raisons de manger - deux relatives à l'insuline et une relative au cortisol (...) Pour diminuer votre quantité de graisse viscérale, vous n'avez pas nécessairement besoin de perdre du poids. Il va vous falloir faire autre chose"
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Syndrome métabolique : le nouveau fléau
"20 % des personnes obèses ont un profil métabolique normal, alors que jusqu'à 40 % des personnes de poids normal ont un profil métabolique anormal"
"Ce n'est pas d'obésité que l'on meurt, c'est des maladies qui l'accompagnent (...) Le diabète, l'hypertension, les maladies de cœur, le cancer et la démence - toutes ces pathologies mortelles sont réunies dans le « package » connu sous le nom de syndrome métabolique"
"Le syndrome métabolique est défini comme un ensemble de 5 problèmes de santé chronique
(obésité, diabète, anomalies lipidiques telles qu'un taux élevé de triglycérides et un faible taux de « bon » cholestérol HDL, hypertension, maladies cardio-vasculaires)"
"D'autres organisations professionnelles ont choisi de le définir selon des critères légèrement différents (...) La véritable cause nous échappe encore"
"Nul besoin d'être obèse pour avoir le syndrome métabolique. J'en veux pour preuve que 40 % des adultes présentant un poids normal sont concernés. L'obésité est un « marqueur » du syndrome métabolique, mais ce n'est pas le seul - et il n'en est pas la cause. Qu'il touche une personne en surpoids ou non, l'élément sur lequel tout le monde semble s'accorder et que la résistance à l'insuline est la caractéristique principale du syndrome métabolique. Et les personnes minces peuvent être elles aussi résistantes à l'insuline"
"Dans des circonstances normales, environ 20 % de notre apport calorique est acheminé vers le foie
(...) Tout d'abord, il en brûle une partie pour son propre métabolisme et ses propres besoins. Deuxièmement, lorsque la source d'énergie est du glucose, (...) le foie transforme le surplus en glycogène, (...) stocké dans le foie. Troisièmement, le foie doit faire face à un trop-plein d'énergie pouvant se présenter sous différentes formes
: acides gras
(...) acides aminés
(...) alcool
(...) molécules de fructose
(qui viennent pour moitié du saccharose, c'est-à-dire du sucre blanc, et environ pour moitié du sirop de glucose-fructose)"
"Le foie transforme cette énergie excessive en graisse (...) Dans le foie, le glycogène est bon, la graisse est mauvaise"
"Lorsque votre organisme brûle de l'énergie, il y a fabrication de certains métabolites toxiques : on appelle ces derniers des « dérivés réactifs de l'oxygène » (DRO)"
"Lorsque l'énergie alimentaire se présente sous forme de glucose (amidon), le foie peut faire appel à plusieurs mécanismes de sécurité, par exemple en laissant les autres organes s'en occuper, ou en le convertissant en glycogène, ce qui assure au foie de rester en bonne santé. Mais lorsqu'il est confronté à des substances alimentaires qui ne peuvent pas être métabolisées par d'autres organes, il en résulte une production excessive de DRO et de graisse hépatique"
"Mais quelles sont les substances qui causent ce dysfonctionnement métabolique ?
- LES GRAISSES TRANS
: toute nourriture emballée, proposée dans les rayons des magasins à température ambiante, est suspecte.
- LES ACIDES AMINÉS RAMIFIÉS
: on trouve une forte concentration de ces acides aminés dans le maïs.
- L'ALCOOL
: il est intéressant, car dans le cas d'une consommation quotidienne modérée, il prévient
le syndrome métabolique - surtout lorsqu'il est consommé sous forme de vin (...) Mais trop d'alcool contribue clairement au développement du syndrome métabolique.
- LE FRUCTOSE
: quand un aliment est à la fois sucré et calorique, c'est qu'il contient du fructose. Point. (...) On est ici en présence du ticket gagnant : corrélation et
lien de cause à effet. Toutes les tranches d'âge, y compris les nourrissons, ont augmenté leur consommation de fructose au cours des 30 dernières années. Pour ma part, je considère que c'est là qu'il faut agir.
"Les approches les plus simples et les plus rationnelles pour réduire la formation et la toxicité des DRO sont de nature préventive. Vous pouvez : limiter la disponibilité spécifique du substrat
(en modifiant votre alimentation)
; réduire la vitesse à laquelle votre foie métabolise l'énergie
(en consommant plus de fibres)
; augmenter votre capacité antioxydante
(en consommant des micronutriments)
; et/ou augmenter la formation et le nombre de vos mitochondries pour améliorer la capacité et l'efficacité mitochondriales
(en faisant de l'exercice)"
"Aïe ! Serait-ce le grand retour des régimes et de l'exercice ? (...) Non, parce qu'il ne s'agit pas ici de « mangez moins, bougez plus ». Il s'agit de quelque chose de spécifique. Parce que toutes les calories ne se valent pas"
La malédiction de l'omnivore : faut-il diminuer les graisses ou les sucres ?
"À l'origine, une partie des êtres humains étaient des chasseurs (...) Ils mangeaient de la graisse et des protéines, marchaient sur de longues distances entre deux proies, et devaient vivre de leurs réserves de graisse"
"Le corps humain était, et est toujours parfaitement apte à brûler les matières grasses pour produire de l'énergie. C'est sur ce principe qu'ont été conçus les régimes pauvres en glucides
(ou régimes « low-carb »)"
"Le régime pauvre en glucides est devenu un régime culte. Dans les années 1970, le Dr Robert Atkins l'a transformé en grand art, à base de cheeseburgers sans pain, d'œufs au lard et de brocolis sauce fromage"
"Aux côtés des chasseurs, il y avait aussi des cueilleurs. Ceux-ci trouvaient leur nourriture dans ce qui sortait de la terre. Ils consommaient des glucides et des protéines, sous forme de fruits et de légumes (...) Et lorsque l'organisme disposait d'un excès d'énergie, la glycémie augmentait encore plus, et l'insuline suivait le rythme, stockant l'énergie dans les tissu adipeux en prévision des jours moins fastes. C'est la base du régime végane d'aujourd'hui"
"Le conflit qui oppose ces deux philosophies alimentaires a été abordé dans le livre de Michael Pollan Le dilemme de l'omnivore"
"Nos lointains ancêtres étaient rarement uniquement chasseurs ou
cueilleurs, mais ils préféraient probablement l'un des deux types de nourriture (les matières grasses ou les glucides), selon l'endroit où ils vivaient et la période de l'année. Notre foie a donc développé deux soupapes d'évacuation distinctes pour se protéger d'un apport excessif en énergie : l'une pour les glucides et l'autre pour les matières grasses
(...) Dans ces temps-là, les mitochondries n'avaient jamais trop à manger"
"L'ensemble de nos contemporains mangent des matières grasses et des glucides au cours d'un même repas (par exemple un steak frites) (...) De nos jours, les mitochondries vivent un véritable enfer, devant faire face à une offensive venant des deux directions à la fois"
"À de très rares exceptions près, chaque aliment naturel contient soit de la graisse, soit des glucides, mais pas les deux"
"Ce n'est que lorsque nous sommes devenus des gourmets, mangeant des graisses et
des glucides au cours d'un même repas, que nos cellules ont commencé à ressentir l'usure mitochondriale. Cela explique que l'apparition des maladies métaboliques coïncide avec l'avènement du commerce, au début du XVIIe siècle"
"John Yudkin, physiologiste et nutritionniste britannique, étudiait la nature des maladies chroniques (...) Il a été le premier à montrer que le sucre augmentait les taux sanguins de triglycérides et d'insuline, plus qu'aucune autre substance alimentaire
(...) Il a été le premier à avertir l'opinion publique que la consommation excessive de fructose risquait d'entraîner des maladies coronariennes, le diabète, des problèmes gastro-intestinaux, oculaires, et d'autres maladies inflammatoires"
"Ancel Keys nota que les populations les mieux nourries aux États-Unis et au Royaume-Uni, c'est-à-dire celles qui avaient les moyens de manger de la viande, étaient aussi celles qui souffraient le plus souvent de problèmes cardiaques (...) Il voulut prouver que le cholestérol et les matières grasses étaient les sources directes des cardiopathies"
"Au beau milieu de la bataille qui opposait Yudkin et Keys, apparut l'hypothèse « lipidique » des cardiopathies
(...) Cela a donné lieu à un grand débat à la fin des années 1970 (...) Le sénateur McGovern choisit un journaliste qui n'avait aucune connaissance scientifique pour rédiger un rapport, puis les premiers objectifs alimentaires pour les États-Unis"
"Nos habitudes alimentaires commencèrent à évoluer à mesure que l'industrie alimentaire se réorganisait pour commercialiser des produits pauvres en matières grasses, en réponse aux nouvelles directives"
"L'hypothèse implicite était que tous les LDL étaient mauvais. Or, il s'avère qu'il existe deux
types de LDL (...)
80 % des particules de LDL qui circulent dans le sang appartiennent au phénotype A, et on suppose qu'elles sont neutres. D'un point de vue cardio-vasculaire, les petites particules denses de LDL, elles, ne flottent pas : elles coulent. Elles sont suffisamment petites pour s'immiscer sous les cellules de nos vaisseaux sanguins
(...) Les matières grasses augmentent la quantité de LDL, mais il s'agit du type A, les grandes particules légères. Tandis que les petites particules denses augmentent avec les glucides"
"Les graisses alimentaires ne sont pas une entité unique, mais au moins sept (...) Certaines d'entre elles, comme les acides gras oméga-3, sont bonnes pour la santé, et nous protègent des cardiopathies"
"L'approbation des Recommandations Nutritionnelles permit à Ancel Keys de remporter la dernière manche du combat diététique (...) L'industrie alimentaire a dû repenser ses produits afin de répondre à la demande d'aliments pauvres en matières grasses (...) Pour rendre agréables au goût ces aliments, elle en a augmenté la teneur en glucides, et surtout en sucre"
"Pour mémoire : qui dit glucides raffinés dit automatiquement grande quantité d'insuline, ce qui signifie un stockage d'énergie accru dans les tissus adipeux. Et c'est ainsi qu'est apparue l'épidémie d'obésité, conséquence d'une interprétation, apparemment logique et bien intentionnée, mais tragiquement, erronée, du fonctionnement biochimique de l'organisme humain"
"Peu à peu, on a compris que les matières grasses alimentaires n'étaient pas toujours le démon qu'en avaient fait les Recommandations Nutritionnelles"
"Les études contrôlées qui ont été menées nous ont appris les choses suivantes
:
1 - Une diminution de l'apport en glucides permet de mieux contrôler le glucose, ce qui constitue le principal objectif des traitements du diabète.
2 - Pour perdre du poids, les régimes faibles en glucides sont au moins aussi efficaces que les régimes faibles en matières grasses.
3 - Le remplacement des glucides par des matières grasses a généralement un effet bénéfique sur les marqueurs et l'incidence des maladies du cœur.
4 - La restriction glucidique améliore certaines caractéristiques du syndrome métabolique.
5 - La restriction glucidique a des effets bénéfiques, indépendamment de la perte de poids"
"Mais il en va de même pour d'autres modes d'alimentation particuliers : végétalien, japonais traditionnel, et autres régimes pauvres en graisses et riches en glucides. Parce que les deux se recoupent partiellement"
"Il existe
une substance alimentaire qui se compose à la fois de matières grasses ET de glucides. C'est le seul aliment à être exclu de
tous les régimes réussis dans le monde entier.
C'est lui, la vraie
malédiction de l'omnivore. Et, par là même, le vrai coupable de la pandémie mondiale d'obésité et de syndrome métabolique"
Le fructose : Toxine publique n°1
"Qu'ont en commun le régime Atkins (protéines et graisses), le régime Ornish (légumes et céréales complètes) et le régime japonais traditionnel (glucides et protéines) ? Au premier abord, ils semblent être diamétralement opposés. Mais ils ont bien un point commun : tous les trois limitent le sucre. De tout temps, tous les régimes efficaces ont limité le sucre"
"Le sucre (ou saccharose) est constitué pour moitié de glucose et pour moitié de fructose. C'est le fructose qui lui procure cette douceur, et c'est ce que nous recherchons. Mais c'est aussi le fructose qui cause les maladies métaboliques chroniques. Ce qui signifie que, bien qu'étant apparemment un glucide, le sucre est
en réalité
à la fois un lipide (puisque c'est sous forme de graisse que le fructose
est métabolisé par le foie) et un glucide (puisque c'est en tant que tel que le glucose
est métabolisé)"
"Les deux systèmes métaboliques sont donc obligés de travailler sans relâche"
"Notre organisme ne s'est pas adapté à l'excès de sucre auquel il est confronté dans son environnement actuel. Et qui nous tue à petit feu"
"La réalité est que 20 à 25 % de l'ensemble des calories que nous consommons sont issues d'une forme ou d'une autre de sucre, et que cela correspond à 22 cuillères à café par jour. Chez certains adolescents, le sucre constitue même jusqu'à 40 % de l'apport calorique"
"En raison de son origine artificielle et de son effet supposé sur l'épidémie d'obésité, certains médias et groupes de défense des consommateurs ont commencé à prendre pour cible le sirop de glucose-fructose (...) Sa consommation a diminué depuis 2007. Toutefois, les chiffres de l'obésité sont restés inchangés"
"La question n'est pas de savoir si le sirop de glucose-fructose est pire ou meilleur que le sucre. La question est de savoir si le sucre, sous n'importe laquelle de ses formes, est toxique"
"Les fruits sont bons pour nous, car ils contiennent aussi des fibres
(...) Mais en réalité, à apport calorique égal, un pur jus d'orange est plus nocif qu'un soda, car il contient 5,4 g de fructose par dL, contre 5,1 pour le soda !"
"Tous les produits sucrants caloriques contiennent du fructose : le sucre blanc, le sucre de canne, le sucre de betterave, le sucre de fruits, le sucre brun et son petit cousin meilleur marché, le sirop de glucose-fructose, auxquels il faut ajouter le sirop d'érable, le miel, le sucre de coco et le sirop d'agave"
"Tout comme il existe différentes qualités de lipides, il existe différentes qualités de glucides
en fonction de la façon dont ils sont métabolisés"
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LE GLUCOSE
"Bien qu'il soit absolument nécessaire à la vie, le glucose n'est pas l'aliment idéal. Quand il existe sans fructose à l'état naturel, on l'appelle « amidon », et il fournit en effet des « calories vides », c'est-à-dire de l'énergie destinée soit à être stockée, soit à être brûlée"
"Il suffit de consommer 120 calories issues du glucose
(par exemple une demie tasse de riz blanc cuit). 20 % - soit 24 calories - sont envoyés vers le foie, et le reste est métabolisé par d'autres organes"
"Le glucose en excès peut être mauvais pour la santé, en particulier lorsqu'il n'est pas accompagné de fibres limitant la réponse de l'insuline"
"En général, de grandes quantités de glucose (absorbées à travers des aliments comme les pâtes, le pain blanc, le riz, etc.) font grossir, mais ne rendent pas malade
(...) Mais si vous consommez la même quantité de calories sous forme d'éthanol ou de fructose, votre foie subira une attaque autrement violente"
L'ÉTHANOL
"L'éthanol est un sous-produit naturel du métabolisme des glucides, appelé « fermentation ». Lors de l'ingestion de 120 calories issues d'éthanol
(par exemple, un verre de 5 cl de spiritueux à 40 %), environ 96 calories vont atteindre le foie - soit 4 fois plus qu'avec le glucose. Et c'est important, car les effets néfastes de l'alcool sont dépendants de la dose ingérée"
"À calories égales, l'éthanol est donc plus susceptible que le glucose de provoquer des maladies chroniques"
LE FRUCTOSE
"Dans la nature, on ne trouve jamais de fructose seul, mais toujours associé à sa molécule sœur, moins toxique, le glucose"
"Le fructose est bien pire"
"La réaction de Maillard (...) est la raison pour laquelle les bananes brunissent avec le temps (...) Vous pouvez faire brunir une viande à 190°C pendant une heure, ou à 37°C pendant 75 ans, le résultat est le même"
"Le fructose accélère 7 fois la réaction de Maillard par rapport au glucose"
"Consommons maintenant 120 calories issue du sucre (= saccharose) (60 cal glucose, 60 cal fructose),
par exemple sous forme d'un verre de 25 cl de jus d'orange. Les 60 calories issues du glucose se divisant selon le même rapport, 12 de ces calories vont donc passer dans le foie. Mais le fructose est principalement métabolisé dans le foie. Les 60 calories issues du fructose se retrouvent donc dans le foie, qui reçoit par conséquent une dose de 72 calories, soit le triple de la quantité issue du glucose seul"
"Le foie a besoin, pour métaboliser ce mix, du triple de l'énergie nécessaire pour métaboliser le glucose seul, ce qui prive les cellules hépatiques d'ATP, le produit chimique vital qui transporte l'énergie à l'intérieur des cellules. Ceci entraîne la formation d'un déchet : l'acide urique. Ce dernier est à l'origine de la goutte, ainsi que d'une augmentation de la tension artérielle"
"Le fructose active une enzyme du foie (...) Cela désactive un messager clé de l'action de l'insuline, entraînant une insulinorésistance hépatique"
"Le fructose bloque la signalisation de la leptine, ce qui donne à l'hypothalamus une sensation erronée de famine, et amène la personne à manger davantage"
"Le fructose peut également jouer un rôle dans la fragilisation de la barrière intestinale"
FRUCTOSE OU ÉTHANOL : CHOISISSEZ VOTRE POISON
"Les études portant sur la consommation d'alcool montrent qu'à petite dose, elle est bonne pour la santé"
"Il a été montré dans certaines études qu'une petite dose de fructose avait un effet bénéfique sur la sécrétion d'insuline. Les effets toxiques du fructose, tout comme ceux de l'alcool, dépendent de la quantité ingérée"
"Tant l'alcool que le sucre augmentent considérablement la quantité de graisse viscérale, et donc le risque de développer des maladies associées. La différence entre le « foie gras » alcoolique et le « foie gras » non alcoolique relève uniquement du vocabulaire : leur effet sur le corps est le même"
"Le fructose peut vous détruire le foie et engendrer les mêmes maladies (toutes
les maladies !) que l'alcool"
"De nombreux pays dont les populations ne se précipitent pas chez McDonald's sont également concernés par l'augmentation de l'obésité et du diabète. Alors, qu'est-ce qui a changé dans l'alimentation à l'échelle mondiale ?"
"La disponibilité du sucre explique plus d'un quart de l'augmentation des taux de prévalence du diabète dans le monde au cours de cette décennie, même après prise en compte du vieillissement et de l'obésité dans la population"
"Le sucre est plus dangereux que les calories qu'il contient. Le sucre est une toxine. Purement et simplement"
"Non seulement le fructose transforme votre foie en graisse et fait brunir vos protéines, mais il dit à votre cerveau qu'il vous en faut plus, encore plus, toujours plus
!
(...) Similaire en cela aux effets de l'alcoolisme, le fructose stimule une consommation durablement excessive et continue en incitant votre cerveau à en vouloir toujours plus"
"Petit rappel : tout ce qui bloque la signalisation de la leptine est interprété par l'hypothalamus comme un état de famine et par le Noyau Accumbens (NA) comme un manque de récompense, et tout deux entraînent une augmentation de la consommation alimentaire à long terme. Par ailleurs, tout ce qui modifie les signaux de la faim et de la satiété entre deux repas, entraîne une augmentation de la consommation alimentaire à court terme"
"Le fructose nous récompense et nous fait manger davantage"
"Pour nos ancêtres, les fruits n'étaient disponibles que pendant environ un mois par an. Puis venaient quatre mois d'hiver où il n'y avait plus rien à manger. Ils avaient donc besoin de faire des réserves - c'est-à-dire d'augmenter leurs dépôts de graisse en prévision de 4 mois de famine (...) Le sucre offrait donc un bénéfice évolutivement adaptatif"
"Mais au vu des excès de sucre (non accompagné de fibres) auxquels se livre la population mondiale actuelle, 24/24h, 7/7j et 365 jours par an, on n'a plus affaire à un gain de poids
cyclique, et les processus biochimiques induits par la consommation de sucre sont devenus inadaptés"
Les fibres, la "moitié de l'antidote"
"Les fibres alimentaires sont l'arme la plus méconnue de notre arsenal nutritionnel. La conviction commune, c'est que les fibres sont importantes pour lutter contre la constipation
(...) Tout cela est certes vrai, mais les fibres sont loin de se résumer à cela"
"Les fibres ne sont ni digérées, ni absorbées par notre organisme. Elles traversent notre estomac, notre intestin grêle et notre côlon, en ne subissant pratiquement aucune transformation"
"Il existe deux types de fibres : les fibres solubles (qui se dissolve dans l'eau) et les fibres insolubles"
"Les fibres solubles ralentissent la digestion et l'absorption
(...) Elles se composent de chaînes de molécules de glucose, notamment de pectines, qui absorbent l'eau et se transforment en gel visqueux"
"Les fibres insolubles
sont composées de polysaccharides, des glucides non disponibles (...) Elles ont un effet laxatif et accélèrent le transit des aliments et des déchets
à travers votre intestin"
"Dans le cas des fibres, ralentir la vitesse à laquelle les nutriments contenus dans l'intestin passent dans la circulation sanguine est une bonne chose. En effet, cela évite au foie d'être submergé
et lui donne une chance de métaboliser intégralement ce qui lui parvient"
"Au cours de la mouture, les céréales raffinées sont dépouillées (...) Cela élimine différents micronutriments, et notamment les fibres
(...) Parmi les céréales raffinées, on compte le riz blanc, la farine blanche, les pâtes
(...) Les pommes de terre se comportent la plupart du temps comme des céréales raffinées"
"Dans ce cas, le foie doit faire face a une arrivée massive de glucose, dont l'augmentation se produit rapidement et dont la concentration maximale est plus élevée. Ce qui signifie un pic d'insuline plus élevé"
"Les aliments dont la liste d'ingrédients mentionne « céréales complètes » à la 2e ou 3e place, peuvent ne pas en contenir plus de 1 %…"
"Si le fructose contenu dans les fruits ne cause pas de grave problème de santé, c'est qu'il est contrebalancé par les fibres qui constituent les parties solides du fruit. Si vous consommez les deux en même temps (comme l'a prévu Dame Nature), ces fibres ralentissent le transport du fructose vers le foie. Ce dernier n'a donc pas de difficulté à garder le rythme, ce qui atténue la plupart des effets négatifs du sucre"
"À l'heure actuelle, la mode veut que l'on transforme les fruits entiers en « smoothies » (...) Le problème est que le broyage effectué par les lames de blender détruit complètement les fibres insolubles (...) Le jus contient toujours les fibres solubles, qui vont contribuer à accélérer le transit intestinal (...) Le sucre des fruits est donc absorbé aussi rapidement que si le jus avait été dépourvu de toute ses fibres"
"Nous avons vu que la prise de poids était imputable à l'insuline, et que réduire le taux de cette dernière était une priorité dans la lutte contre l'obésité"
"Les deux éléments à garder à l'esprit sont donc : la quantité
de glucides et le flux
de glucides. Les fibres régulent les deux"
"Vous venez de manger une assiette entière de pâtes au fromage (plat pauvre en fibres), et vous avez encore faim. Pourquoi ?
(...) Tout ce qui fait transiter la nourriture plus vite à travers l'intestin entraînera une génération plus rapide du signal de satiété. Or, c'est exactement ce que font les fibres insolubles : elles accélèrent le transit intestinal. Quant aux fibres solubles, elles forment un gel visqueux qui retarde la vidange gastrique, ce qui accélère également la sensation de sa satiété. Les deux types de fibres vont ainsi à l'encontre de la pulsion de se resservir à table"
"Il semble que l'augmentation de la teneur en fibres de l'alimentation modifie la composition bactérienne de la flore intestinale, ce qui permet à des bactéries « bénéfiques » de proliférer, tout en tenant à distance les bactéries « obésogènes »"
"Il n'y a qu'une façon d'ingérer à la fois des fibres solubles et insolubles : c'est l'aliment lui-même. Et moins il est transformé, mieux c'est"
L'exercice, l'autre "moitié de l'antidote"
"Si «toutes les calories se valent
», et si une calorie ingérée équivaut à une calorie brûlée, alors l'exercice devrait entraîner une perte de poids, et faire beaucoup d'exercice devrait vous faire perdre beaucoup de poids, même si vous ne ne changez rien à vos habitudes alimentaires. Mais ce n'est pas le cas"
"Pas une étude ne démontre que l'exercice seul entraîne une perte de poids significative"
"Si vous ne changez rien à votre consommation alimentaire, tout en vous lançant dans une activité intense, vous perdrez un peu
de poids, mais pas beaucoup"
"Il faut savoir que n'importe qui peut perdre du poids lorsque lorsque son environnement
change (...) La difficulté consiste à changer de comportement tout en restant dans votre environnement habituel (...) Nos comportements résultent de nos processus biochimiques, et ces derniers résultent de notre environnement"
"Tout le monde assimile la dépense énergétique à l'exercice (...) En fait, l'activité physique est une cause mineure de dépense énergétique, qui peut aller de 5 % de la dépense énergétique à 35 %, en fonction du niveau et du degré d'activité"
"La dépense énergétique au repos représente environ environ 60 % de votre dépense énergétique totale
(...) Elle est proportionnelle à votre poids"
"La dépense énergétique au repos diminue proportionnellement au nombre de kilos perdus, phénomène servant à maintenir votre poids constant
(...) Si vous brûlez plus d'énergie en suivant un cours de zumba, votre dépense énergétique au repos va contrecarrer vos plans le soir-même en s'ajustant en conséquence. Souvenez-vous que les adipocytes veulent rester remplis : ils ne sont pas disposés à disparaître sans se défendre"
"L'exercice augmente le nombre de mitochondries sous forme d'un accroissement de la masse musculaire. Et qui dit plus de muscles, dit davantage d'énergie brûlée au repos"
"Si ça ne vous aide pas à perdre du poids, pourquoi continuer à aller à votre cours de gym ? (...) L'exercice fait ce que l'alimentation ne peut pas faire : il produit du muscle"
"La plupart des gens, y compris les cliniciens, assimilent l'IMC à la graisse corporelle. Or, souvenez-vous que l'IMC ne tient pas compte de la différence entre la masse musculaire et la masse adipeuse, ni entre la graisse sous-cutanée et la graisse viscérale"
"Vous
voulez améliorer votre sensibilité à l'insuline : eh bien, c'est exactement ce que fait l'exercice physique. Il vous permet de fabriquer du muscle au détriment de la graisse viscérale, mais vous ne pouvez pas le constater en montant sur une balance"
"L'exercice améliore la signalisation de la leptine"
"L'exercice active directement votre système nerveux sympathique. Ce dernier envoie un signal à vos muscles pour qu'ils créent de nouvelles mitochondries, ce qui va leur permettre de brûler plus d'énergie (glucose ou acide gras) (...) L'activité physique augmente par ailleurs la sensibilité des muscles à l'insuline"
"Alors que le taux de cortisol sanguin augmente dès le début de l'entraînement, il redescend ensuite rapidement et reste bas pour le restant de la journée (...) Pour améliorer durablement notre statut métabolique, il nous faut maintenir un taux de cortisol bas"
"L'exercice augmente la vitesse du cycle de Krebs, permettant au foie de brûler de l'énergie plus proprement (...) On connaît 4 facteurs accélérateurs du cycle de Krebs : le froid, l'altitude, les hormones thyroïdiennes et l'exercice"
"On a longtemps cru qu'une activité physique prolongée de faible intensité (par exemple la course à pied) était la plus bénéfique pour la santé cardio-vasculaire (...) Mais des études prospectives récentes ont montré que l'entraînement intensif fractionné ou HIIT, et même la musculation, améliorent tout autant le tour de taille et le flux sanguin"
"Tout excellent qu'il soit pour l'organisme et le métabolisme, les effets bénéfiques de l'exercice sont d'assez courte durée : il faut donc s'entraîner à la fois fréquemment et durablement. Des études ont démontré que le taux de PGC-1a (une protéine présente dans les cellules musculaires, qui active tous les effets bénéfiques du métabolisme musculaire et ordonne aux mitochondries de se diviser) diminuait au bout d'un seul jour de repos, et que la sensibilité à l'insuline revenait à son niveau de départ en l'espace de 15 jours. Autrement dit, les sportifs du dimanche qui croient se faire du bien, ne s'en font peut-être pas autant qu'ils le pensent"
"Je mentionnais que 40 % des personnes ayant un poids normal sont insulinorésistantes ou souffrent d'un syndrome métabolique, et ont également développé une stéatose hépatique (foie gras). À votre avis, qui est en meilleur posture ? La personne en surpoids qui fait de l'exercice, ou la personne mince qui passe des heures à regarder la télévision ? Des études récentes ont démontré qu'une bonne forme physique atténuait tous les effets négatifs de l'obésité sur la graisse viscérale, les problèmes de santé et la longévité"
"Je le répète : indépendamment du poids, avoir une activité physique régulière (ne serait-ce que 15 minutes par jour) est la meilleure façon d'améliorer sa santé. 273 heures d'effort pour un gain de vie de 3 ans - soit un retour sur investissement de 64 000 % !"
Micronutriments : panacée ou intox ?
"L'hypothèse selon laquelle les maladies du syndrome métabolique pourraient être dues à une disponibilité inadéquate de certains micronutriments, se fonde sur des études réalisées sur des animaux et, à petite échelle, chez l'humain. Néanmoins, la recherche du « complément miracle » susceptible d'inverser le syndrome métabolique se poursuit avec ferveur"
"Pratiquement toutes les réactions biochimiques nécessitent un micronutriment ou un autre, qu'il s'agisse d'une vitamine, d'un minéral ou d'un composé biochimique"
"Plus les aliments sont colorés, plus ils contiennent d'antioxydants, et les fruits et les légumes regorgent de ces derniers"
"Il existe une littérature croissante, selon laquelle « le stress oxydatif » (les dommages causés par les DRO) est le facteur qui contribue le plus au processus de vieillissement. Les différents tissus génèrent des DRO par différents moyens. Un apport d'antioxydants variés est donc nécessaire pour les combattre, et prévenir par conséquent différents types de maladies chroniques"
"Ces carences en micronutriments sont-elles la véritable cause de la maladie ou ne sont-elles que les marqueurs d'une très mauvaise alimentation ? À ce stade, nous n'en savons rien. Ce que nous savons, c'est que le fait de modifier son
régime alimentaire (en mangeant plus de fruits et légumes et en limitant les aliments transformés et le sucre) pour augmenter l'apport de ces micronutriments, entraîne presque uniformément une amélioration des signes et des symptômes du syndrome métabolique. Mais nous savons aussi que, lorsque ces antioxydants sont consommés sous forme de compléments alimentaires, ils échouent en général lamentablement"
"Toutes les vitamines classiques sont un remède efficace à leurs carences nutritionnelles respectives, même lorsqu'elles sont consommées sous forme de pilules. Peut-être parce que dans ce cas, le seul problème est la carence en vitamine elle-même. Mais le syndrome métabolique est un problème beaucoup plus compliqué"
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Les "obésogènes" environnementaux
"Cela fait plusieurs centaines années que l'apparition de la puberté est de plus en plus précoce chez les filles (...) L'élévation de l'IMC impliquant automatiquement une avancée de l'âge de l'apparition des premières règles, l'obésité pourrait être coupable de cette arrivée anticipée de la puberté"
"En effet, un certain gain de graisse doit se faire pour générer la leptine nécessaire au déclenchement du processus : pas de leptine, pas de puberté"
"En raison de l'obésité galopante, les taux de leptine augmentent à partir d'un âge plus précoce - mais la puberté se produit-t-elle réellement de l'âge de 7 ans ? On ne sait toujours pas comment interpréter les données, car deux questions exigent d'abord d'être résolues. Premièrement, l'apparition de tissu mammaire chez les filles indique-t-elle toujours réellement le début de la puberté ?"
"Toute substance chimique présente dans l'environnement et qui ressemble à un œstrogène est susceptible d'induire la formation de tissu mammaire et le stockage de graisse
(...) Un obésogène environnemental"
"Les scientifiques ont inventé le terme « obésogène » pour désigner tout perturbateur endocrinien qui favorise la prise de poids et l'obésité chez l'humain"
"Ils peuvent augmenter le nombre des cellules adipeuses existantes, ou favoriser le stockage des graisses. Ils peuvent promouvoir le stockage des calories"
"Les oestrogènes sont partout. Il y en a dans nos aliments, dans les matières plastiques et dans l'eau du robinet"
"Parmi les œstrogènes bien connus, citons le bisphénol A ou BPA"
"La liste des agents incriminés semble sans fin (...) Personne ne peut échapper aux perturbateurs endocriniens. Ils sont partout. Il y a des toxines dans l'eau, dans les plastiques, dans les magasins, dans l'air même que nous respirons"
"L'hypothèse des obésogènes semble censée à deux égards (...) Ces substances chimiques adorent
fabriquer des cellules adipeuses, et les cellules adipeuses adorent
être remplies. Ensuite, les obésogènes peuvent modifier la programmation développementale des cellules adipeuses ou de l'hypothalamus in utero, et ainsi amener le nourrisson à prendre du poids dès sa naissance"
"L'Empire" de l'industrie agro-alimentaire contre-attaque
"La Sugar Association
(syndicat de l'industrie sucrière des États-Unis) et la Corn Refiners Association
(syndicat des raffineurs de maïs aux États-Unis) on fait tout ce qu'elles ont pu pour blanchir la réputation du sucre"
"Les entreprises agroalimentaires continuent d'ajouter toujours plus de sucre aux aliments transformés
- et pourquoi pas, puisqu'elles le peuvent ? Et elles savent qu'en faisant cela, elles nous incitent à acheter encore plus. Les sodas comptent pour un tiers de la totalité du sucre consommé"
"À la fin des années 1990, le sirop de glucose-fructose est devenu l'édulcorant le plus utilisé aux États-Unis. À l'heure actuelle, 5 % du maïs cultivé dans ce pays est transformé en sirop de glucose-fructose. Ce dernier n'est pas plus mauvais pour la santé que d'autres formes de fructose, bien qu'il ne soit jamais accompagné de fibres. Mais comme il est bon marché, simple à produire et facilement disponible, on en trouve dans presque tous les aliments. Et comme nous aimons ça, nous en achetons toujours plus"
"Avec le sirop de glucose-fructose, l'industrie agroalimentaire gagne sur tous les tableaux"
"Le sucre masque les imperfections des aliments, les rendant appétissants alors qu'ils ne le seraient peut-être pas au naturel"
"En matière de texture, le sucre est extrêmement polyvalent. Sans lui, les pâtisseries ne seraient pas aussi gourmandes"
"Il prolonge la durée de vie des aliments. C'est pourquoi l'industrie agroalimentaire l'utilise comme agent conservateur"
"Combien de temps faut-il au pain acheté chez votre boulanger pour rassir ? Environ 2 jours. Et combien de temps à du pain de mie industriel acheté au supermarché ? Entre 2 et 3 semaines"
"J'ai fait une petite enquête au supermarché le plus proche de chez moi : sur les 32 pains commercialisés, 31 contenaient du sirop de glucose-fructose
(...) Et qu'est-ce qu'ils ne contenaient pas ? Des fibres"
"L'industrie agroalimentaire supprime les fibres des aliments, parce qu'elles réduisent leur durée de conservation"
"Le sucre est addictif, et l'association "sucre + matières grasses" l'est encore plus"
"L'industrie agroalimentaire soutient que le fructose ne fait pas monter la glycémie, et c'est la pure vérité (...) Mais le fructose est toujours associé avec du glucose
(que ce soit dans le saccharose ou dans le sirop de glucose fructose). Or, ce dernier génère, lui, un pic d'insuline très élevé"
"L'industrie souhaite développer un fructose cristallin (seul) et le faire approuver comme édulcorant (...) Mais ce n'est pas parce que le fructose n'augmente pas le taux d'HbA1c chez les diabétiques qu'il ne fait pas de dégâts"
"Des études chez l'humain ont démontré que la consommation de saccharose est associée au degré d'inflammation du foie"
"L'industrie agroalimentaire met en avant des études contrôlées dans lesquelles le fructose a été substitué au glucose, sans augmentation de poids (...) Ça ne marche que si vous êtes mince, si vous jeûnez et s'il s'agit de fructose seul"
"En d'autres termes, la toxicité du fructose dépend du contexte
(...) Si vous êtes un athlète de haut niveau et manquez de glycogène, vous pouvez manger ou boire à peu près tout ce que vous vous voulez"
"Pour l'industrie agroalimentaire, les informations sur la teneur en sucre et en fibres des aliments figurent dans les valeurs nutritionnelles, à la vue de tous tous sur l'emballage (...) Pour les glucides, le tableau liste en effet les « sucre totaux », ce qui comprend le glucose, le fructose et le galactose, le maltose, le lactose et le saccharose"
"Le galactose, lui, ne pose pas problème (...) Le fructose contenu naturellement dans de nombreux aliments ne pose pas non plus problème. Il s'agit de quantités généralement faibles, et elles sont toujours associées à une certaine quantité de fibres"
"Un jus « 100 % naturel » peut ne pas contenir de sucre ajouté, mais comme les fibres ont été éliminées, c'est simplement une autre boisson sucrée. À quantité égale, un jus contient plus de fructose et plus de calories qu'un soda"
"Ce qu'on veut connaître, c'est le « sucre ajouté », qui est toujours soit du saccharose, soit du sirop de glucose-fructose
(...) De même, on veut savoir combien un aliment contient de fibres"
"Mais vous n'êtes pas autorisé à le savoir
(...) La Food and Drug Administration
a déclaré qu'aucune preuve scientifique ne permettait d'affirmer que l'organisme fait la distinction entre sucre naturel et sucre ajouté"
"Vous remarquerez également qu'il y a des apports journaliers recommandés (AJR) pour tous les nutriments qui figurent dans les informations nutritionnelles. Mais il n'y a ni AJR ni apport nutritionnel conseillé (ANC) pour le sucre, qu'il soit naturel ou ajouté"
"Le sucre n'est pas un nutriment essentiel, en ce sens qu'il n'y a pas
une seule réaction biochimique à laquelle il soit nécessaire. Le sucre est une substance inutile : notre organisme n'en a pas besoin"
"Vous « savez » peut-être que vous devriez manger plus de fruits et légumes, mais combien de publicités que vous ou vos enfants regardez, disent cela ? (...) Ni le gouvernement, ni le ministère de l'agriculture ne peuvent concurrencer la force de frappe financière presque illimitée de l'industrie agroalimentaire"
"Dans un sondage réalisé en 2000, 72 % des écoles secondaires de Californie déclaraient autoriser des publicités pour certaines marques de boissons ou de fast-food, contre seulement 13 % qui les interdisaient"
"Au Mexique, la consommation de soda a doublé en 7 ans. Bien que 75 % des adultes mexicains soient actuellement en surpoids, Coca-Cola parraine plus d'évènements sportifs que tous les autres sponsors réunis"
"L'industrie agroalimentaire nous aide à apaiser notre sentiment de culpabilité en nous proposant des produits ultra-transformés estampillés « nature », « au blé complet », ou enrichis de « nutriments ajoutés ». On les achète, on les paye plus cher, et on se sent mieux parce qu'on les mange. Mais aucun de ces mots-clés n'a de définition précise et leur usage est peu ou pas réglementé"
"On a reproché à l'industrie du tabac d'avoir suivi un modèle commercial irrationnel : en effet, le fait d'empoisonner ses meilleurs clients ne peut pas être considéré comme une stratégie de croissance…"
"Mais si vous réussissez à harponner plus de gens, vous vous assurez un volant de consommateurs, donc vous pouvez vous permettre d'en perdre quelques-uns. L'industrie agroalimentaire a une longueur d'avance sur ce modèle : monopolisez le marché de la nourriture, et les gens n'auront plus d'autres choix que de s'approvisionner chez vous. Faut-il alors s'étonner si, au beau milieu de deux tendances négatives - la récession économique et la pandémie d'obésité -, l'industrie agroalimentaire fait des profits fabuleux ?"
Modifiez votre environnement alimentaire
"Le problème est de savoir comment gérer notre poids en contrôlant notre environnement de manière adéquate, lorsque les aliments riches en sucre et pauvres en fibres sont si aisément accessibles. Les parents peuvent y parvenir - ils doivent rendre leur foyer sûrs pour leurs enfants"
"Notre environnement est toxique, parce qu'il est insulinogène et, par conséquent, obésogène"
"Le lien entre les matières grasses et les maladies du cœur a été établi sur la base de résultats concernant une maladie génétique, l'hypercholestérolémie familiale, qui affecte 1 % de la population"
"Le type B de LDL (particules petites et denses), qui constitue 20 % des LDL, augmente avec les glucides alimentaires.
Et c'est lui qui contribue aux cardiopathies"
"On a besoin de manger certaines graisses pour notre système nerveux, notre système immunitaire, les membranes de nos cellules, et pour produire certaines hormones"
"Ce n'est pas les graisses, ce n'est pas les glucides - c'est l'association des graisses et des glucides
qui cause les problèmes métaboliques"
"Tous les régimes efficaces partagent trois caractéristiques : peu de sucre, beaucoup de fibres (et donc de micronutriments), et des graisses et glucides consommés ensemble en présence de suffisamment de fibres pour compenser"
"Il est vrai que le régime Atkins est une méthode efficace - quoiqu'un peu radicale - pour traiter les comorbidités du syndrome métabolique. Question : est-ce que le régime Atkins marche parce qu'il est pauvre en glucides, ou parce qu'il est pauvre en sucres ? On ne le sait toujours pas"
"4 problèmes font qu'il est difficile d'utiliser le régime Atkins (...) Premièrement, toutes les graisses ne se valent pas (...) Deuxièmement, le régime dit qu'il faut manger des légumes, mais ceux qui le suivent occasionnellement ne le font pas (...) L'apport accru en protéines augmente la perte de calcium par les urines (...) Troisièmement, beaucoup de personnes évaluent le succès de ce régime d'après le poids qu'elles ont perdu, dû à la perte de glycogène hépatique et musculaire, qui est entouré de molécules d'eau. La moindre entorse au régime génère un nouveau glycogène, qui apporte de l'eau avec lui (...) Quatrièmement, l'observance du régime Atkins est très inégale (...) Est-il vraiment nécessaire de faire un choix aussi contraignant ?"
"Être végétarien ou végétalien ne protège pas de l'obésité, ni du syndrome métabolique. Les aliments ultra-transformés ne contenant pas de produits d'origine animale peuvent être tout aussi néfastes pour la santé que ceux qui en contiennent"
"Bien que riche en glucides, le régime japonais traditionnel fonctionne pour 4 raisons : la première est qu'il ne contient pratiquement pas de sucre (favorisant l'insulinorésistance) ; la deuxième est que l'élévation du taux d'insuline causée par le glucose que contient le riz est partiellement atténuée par les fibres contenue dans les légumes qui l'accompagnent
; la troisième est que le poisson est riche en oméga-3 ; et la quatrième est que dans son ensemble, cet alimentation est riche en micronutriments et en antioxydants"
"Voici ce qu'est
le vrai régime méditerranéen
: beaucoup d'huile d'olive (graisses mono-insaturées), des légumineuses (haricots, lentilles, pois), des fruits, des légumes et des céréales complètes (fibres), des produits laitiers (graisses saturées), des œufs (protéines de grande qualité), du poisson (oméga-3) et du vin en quantité modérée"
"Le régime paléolithique (ou régime paléo), pauvre en glucides et riche en matières grasses, se compose d'aliments qui étaient déjà à la disposition de nos lointains ancêtres avant l'avènement de l'agriculture"
"Il exclut le lait, les céréales et les aliments transformés"
"Ma collègue de l'UCSF, le Dr Lynda Frassetto, a montré que 10 jours de régime paléo suffisent pour améliorer la pression artérielle, la sensibilité à l'insuline, la tolérance au glucose et le profil lipidique, que la personne perde ou non du poids"
"Mais le plus gros problème du régime paléo, c'est peut-être son coût"
"Le régime IG bas (pour Index Glycémique) est un autre mode d'alimentation permettant de réduire la production d'insuline"
"L'index glycémique est un concept simple, qui mesure la vitesse de l'augmentation de la glycémie (...) Un régime à IG bas empêche le sucre sanguin de monter en réponse à un repas"
"Le fructose était présenté à l'origine comme une excellente alternative au sucre pour les diabétiques, précisément parce que son IG est bas. Mais nous l'avons vu, le fructose est la cause n°1 d'insulinorésistance hépatique et de syndrome métabolique, à cause de la façon dont il est métabolisé par le foie"
"Pour des raisons génétiques, certains modes d'alimentation fonctionnent mieux pour certaines personnes que pour d'autres"
"Le facteur le plus important dans la détermination du régime alimentaire qui vous convient le mieux est, de très loin, votre profil insulinique. Les résultats de 4 études distinctes plaident en faveur de la connaissance de ce dernier"
"Parmi tous ces régimes, certains misent sur les matières grasses pour l'énergie, d'autres sur les glucides, et d'autres encore sur les deux. Pourtant, ils permettent tous de contrôler son poids et d'améliorer la santé métabolique, et ont montré qu'ils permettaient également de réduire les maladies cardio-vasculaires (...) Ils sont tous pauvres en sucre et riches en fibres (et donc en micronutriments)"
"Le fructose naturel est issu de la canne à sucre, des fruits, de certains légumes, et du miel. Les trois premiers contiennent beaucoup plus de fibres que de fructose, et le dernier est protégé par les abeilles. La nature a rendu le sucre difficile à obtenir. L'homme l'a mis à la disposition de tous"
"Aucun aliment naturel n'a besoin d'étiquette de valeur nutritionnelle. Plus il y a à lire, plus vous achetez de produits alimentaires de mauvaise qualité"
"Les vrais aliments s'abîment avec le temps, et c'est une bonne chose. Car si les bactéries arrivent à les digérer, vous y arriverez également"
"Les ingrédients que contient un aliment sont listés par ordre de poids décroissant. En utilisant plusieurs formes de sucre dans un même aliment, l'industrie agroalimentaire parvient à répartir ce sucre sur un certain nombre d'ingrédients. Le secteur agroalimentaire utilise au bas mot une quarantaine de dénomination pour le sucre"
"L'étiquette des valeurs nutritionnelles mentionne les « sucres totaux ». Si ceux-ci proviennent du lactose ou du sucre contenu naturellement dans le fruit ou le légume avant emballage, ils ne posent pas problème. Le seul sucre dont il faut vous préoccuper est le « sucre ajouté », ce sucre spécifiquement ajouté par l'industrie agroalimentaire pour toutes les raisons que nous avons énoncées plus haut. Or, pour des « raisons de confidentialité », l'industrie n'est pas obligée de le mentionner sur l'étiquette. Mais en contrôlant la liste des ingrédients et en cherchant si elle contient l'un des 40 noms du sucre ajouté, vous serez plus malin qu'elle"
"Il y a aussi le problème des jus de fruits. Il n'y a pas de sucre ajouté dans les « purs jus » et la plupart des « jus à base de concentré », mais il y a les fibres en moins, ce qui fait que le sucre des jus de fruit a les mêmes effets que le sucre « ajouté »"
"Devons-nous éviter les restaurants et les supermarchés comme la peste ? Faut-il manger comme nos ancêtres de la Préhistoire ? Faut-il supprimer les glucides ? Je vous propose une solution moins radicale, qui consiste à manger de « bons glucides ». Cela signifie consommer une faible quantité de sucre pour prévenir la résistance à l'insuline, et de grandes quantités de fibres pour prévenir l'hypersécrétion de cette même insuline"
Modifiez votre environnement hormonal
"Selon le Dr Félix Kreier de l'institut de recherche sur le cerveau à Amsterdam, le comportement est ce qui, sous l'influence des gènes, des hormones et des processus biochimiques sur le système nerveux central, déclenche des conduites spécifiques. Ce que nous appelons couramment « comportement », est en fait l'inhibition cognitive de ces élans biochimiques"
"Tous les comportements humains requièrent des signaux hormonaux pour pouvoir s'exprimer"
"Ces comportements sont vraiment innés, ils sont le produit des processus biochimiques que l'être humain a développés pour survivre au cours de son évolution. Pour quelle raison sinon les parents n'abandonneraient-ils pas leur bébé qui hurle ? Leurs hormones les poussent à protéger et à créer un lien immuable avec leurs enfants"
"En l'espace d'une génération, notre consommation de sucre a torpillé les hormones et les voies neuronales qui décident de notre comportement alimentaire"
"Nos hormones fonctionnaient correctement dans l'environnement qui était encore le nôtre il y a 40 ans"
"Beaucoup de personnes souffrent de problèmes hormonaux fonctionnels, qui affectent l'un ou l'autre des circuits liés à l'alimentation - celui de la faim, de la récompense, ou du stress - voire les trois"
"Pour nous sortir de ce bourbier, il nous faut réparer les hormones, pour réparer le comportement"
POUR RÉDUIRE VOTRE TAUX D'INSULINE, RÉDUISEZ VOTRE CONSOMMATION DE SUCRE, MANGEZ DES FIBRES ET FAITES DE L'EXERCICE.
"Pour
presque tout le monde, la clé du succès est la réduction du taux d'insuline. Cela entraîne une réduction du stockage d'énergie dans les cellules adipeuses, améliore la sensibilité à la leptine et diminue l'appétit"
"Comment réduire vos taux d'insuline ? Soit en en sécrétant moins, soit en améliorant votre sensibilité à l'insuline, soit les deux"
"La meilleure façon de réduire la sécrétion d'insuline consiste à limiter l'exposition du pancréas à l'agent qui la déclenche - c'est-à-dire au glucose. Pour cela, il faut réduire les glucides raffinés"
"Améliorer votre sensibilité à l'insuline signifie concrètement améliorer votre sensibilité musculaire ou hépatique à l'insuline (...) Limitez l'exposition de votre foie à l'association matières grasses + glucides
(...) La meilleure façon d'y parvenir consiste à réduire votre consommation de sucre, puisque ce dernier équivaut, métaboliquement parlant, à une association de matières grasses et de glucides"
"Une autre façon de réduire son taux d'insuline consiste à consommer plus de fibres, ce qui réduit la vitesse à laquelle sucre et matières grasses parviennent au foie, et atténue par conséquent la réponse insulinique"
"Pour finir, il n'y a qu'un moyen, extrêmement simple, d'améliorer sa sensibilité musculaire à l'insuline : faire de l'exercice"
POUR RÉDUIRE VOTRE TAUX DE GHRÉLINE, MANGEZ DES PROTÉINES AU PETIT-DÉJEUNER, NE VOUS RELEVEZ PAS LA NUIT POUR MANGER, DORMEZ PLUS.
"Si vous ne prenez pas de petit déjeuner, votre taux de ghréline (hormone de la faim) ne cessera d'augmenter tout au long de la matinée, et vous mangerez plus au déjeuner, au dîner et au cours de la soirée"
"Des études ont montré qu'un petit déjeuner riche en protéines faisait davantage baisser le taux de ghréline qu'une grande quantité de matières grasses ou de glucides"
POUR AUGMENTER VOTRE TAUX DE PYY, MANGEZ DES PORTIONS RAISONNABLES, ATTENDEZ 20 MIN AVANT DE VOUS RESSERVIR, MANGEZ DES FIBRES.
"Le signal de la satiété - « l'interrupteur » qui décide de la fin d'un repas - est le peptides YY3-36. Or, les cellules du PYY sont séparées de l'estomac par environ 6,50 m d'intestin. Il faut donc du temps pour que les aliments y parviennent"
"Ce que vous pouvez faire, c'est toujours attendre 20 minutes avant de vous resservir"
"La meilleure façon de stimuler la sécrétion de PYY est d'accélérer le passage de la nourriture à travers l'intestin - et c'est précisément le rôle des fibres"
POUR RÉDUIRE VOTRE TAUX DE CORTISOL, BOUGEZ !
"L'excès de cortisol
- Génère de la graisse viscérale,
- Promeut l'insulinorésistance,
- Nous fait manger davantage. Cela fait trois raisons de développer un syndrome métabolique"
"Enfin, le cortisol a un impact pernicieux sur l'activité de l'amygdale : il active cette structure du cerveau, ce qui en retour, provoque une sécrétion accrue de cortisol"
"L'activité physique stimule la sécrétion de cortisol pendant qu'on la pratique (afin de mobiliser du glucose et des acides gras libres pour libérer de l'énergie), mais en réduit la concentration pour le reste de la journée.
De plus, l'exercice brûle la graisse à l'intérieur des muscles pour améliorer la sensibilité musculaire à l'insuline, et à l'intérieur du foie pour améliorer la sensibilité hépatique à l'insuline"
Les solutions de dernier recours : quand modifier l'environnement ne suffit pas
"L'obésité est un phénotype (un trait composite) de nombreuses pathologies différentes. Rappelez-vous, trois systèmes organiques différents peuvent ne pas fonctionner correctement - le cerveau, la graisse, ou les hormones affectant l'un des deux premiers"
"Le fait de modifier son environnement alimentaire et hormonal est susceptible de fonctionner pour 50 à 60 % de la population, mais il y aura toujours des personnes qui ne parviendront pas à vaincre ces forces biochimiques"
"Le bon diagnostic est la clé d'une thérapie réussie"
"Ce chapitre s'adresse à ceux qui ont essayé de modifier leur environnement alimentaire et hormonal pendant 6 à 12 mois et qui n'ont pas eu de bons résultats"
"Nous avons examiné des méthodes pour mesurer le taux de graisse viscérale. Toute autre méthode pour déterminer votre risque métabolique nécessite un prélèvement sanguin, un équipement spécialisé et/ou une analyse professionnelle des données. Ces tests et leur analyse sont du ressort de votre médecin traitant"
"Tous les médicaments anti-obésité fonctionnent pendant environ 4 mois, avant que les personnes n'atteignent un plateau négatif. De plus, ils comportent tous des effets secondaires, dont certains graves"
"L'une des raisons en est que l'obésité n'est pas une
maladie, mais un grand nombre de maladies, et que par conséquent, chaque médicament ne fonctionne que pour un certain pourcentage de personnes. Une autre raison est que les mécanismes qui maintiennent le poids
le font en synergie, de sorte qu'en cibler un seul est souvent insuffisant"
"Une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire chez les adultes atteints de comorbidité, et chez les adolescents présentant une obésité extrême mettant leur vie en danger"
"La chirurgie bariatrique est particulièrement efficace pour prévenir le développement des comorbidités associées à l'obésité, telles que le diabète ou l'apnée obstructive du sommeil.
Mais une fois qu'un patient a développé ces problèmes de santé, elle peut certes les améliorer, mais généralement pas les faire disparaître"
"Si pratiquement tous les patients opérés perdent du poids au cours des 12 premiers mois, c'est après cette première année que se décide le succès ou l'échec de l'intervention. L'estomac peut facilement se distendre à nouveau pour s'adapter aux excès, et jusqu'à 33 % des patients reprennent une grande partie, sinon la totalité de leurs kilos perdus"
"Les causes sous-jacentes de l'obésité - les « comportements » de la récompense et du stress - ne sont pas le moins du monde éliminées par ces interventions. Elles ne sont pas même prises en compte
par la plupart des patients, ni des médecins"
"Les patients ont besoin d'un accompagnement psychothérapeutique à long terme en plus de l'intervention chirurgicale. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la chirurgie bariatrique est un complément aux changements alimentaires et environnementaux"
"Le fait même que les médicaments et opérations présentés dans ce chapitre existent, et a fortiori qu'on y ait de plus en plus souvent recours, témoigne avec éloquence de la détérioration du système censé réguler l'équilibre énergétique de notre organisme, ainsi que des modifications environnementales qui ont conduit à cette détérioration"
"Clairement, ces solutions de dernier recours sont nécessaires pour les 5 % de la population qui souffrent d'anomalies biochimiques et qui auraient aussi été obèses il y a 10, 100 ou même 1000 ans. Mais en ce qui concerne les 95 % restants, dont 60 % sont en surpoids ou obèses, et 40 % ont un poids normal, mais ont développé un syndrome métabolique (...), la santé publique entre en jeu"
Épilogue : aux armes, citoyens !
"J'espère avoir proposé aux lecteurs de nouvelles pistes de réflexion. Il ne fait aucun doute que quelques-uns profitent de la pandémie, en tirant avantage des politiques de l'obésité, au détriment du plus grand nombre. Ce n'est pas une première : nous avons déjà vécu la même chose avec le tabac"
"Le lien entre notre environnement alimentaire d'une part, et l'obésité et le syndrome métabolique d'autre part, est irréfutable. Il existe même un lien de causalité"
"L'alimentation industrielle mondialisée, riche en sucre et pauvre en fibres, nous rend de plus en plus affamés !
(...) Le secteur agroalimentaire sait-il ce qu'il fait ? Sait-il qu'il a perverti notre fonctionnement biochimique hérité de l'évolution ? À son avantage et à notre détriment ?"
"L'opinion publique n'est pas mobilisée, croyant encore que « toutes les calories se valent
»"
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